Les clichés de Raphaël Helle sur le monde ouvrier exposés dans sa ville de Besançon et au festival Visa pour l'image de Perpignan
C'est un photographe bisontin très engagé qui s'intéresse aux héroïnes du quotidien. Raphaël Helle a photographié dès 2013 des ouvrières de l'usine Peugeot dans la région Franche-Comté qui ont lutté pour garder leur emploi. Huit ans plus tard, il se rend dans le Haut-Jura pour suivre le mouvement social mené dans la fonderie MBF.
De ces luttes, il a saisi des images de visages crispés, inquiets, émus aux larmes qui s'affichent aujourd'hui en 3 mètres sur 2 à Besançon. Ce travail sur le monde ouvrier que Raphaël Helle affectionne particulièrement et connaît bien est également diffusé lors du prestigieux Festival international Visa pour l'image de Perpignan. Le photoreporter se réjouit d'exposer les images de ces oubliés aux yeux du plus grand nombre et des professionnels. "Je trouve que c'est bien aussi de montrer des choses qui sont plus invisibles peut-être mais qui sont en bas de chez nous, qui sont le monde des usines. Malgré tout, il reste 20% d'ouvriers en France. On ne les connaît pas, on les connaît peu, c'est pas mal aussi que dans le cadre d'un grand festival, ces images soient montrées".
Ses photos suscitent une vive émotion
Aux reportages à l'autre bout du monde, Raphaël Helle préfère la proximité. C'est en 1997, lorsque la ville de Vitrolles tombe entre les mains du Front National que cet ancien ouvrier décide de se lancer dans la photographie de presse. Son travail en immersion le fait connaître. Les thèmes qui le touchent : l'environnement, la maladie, les lycéens et, surtout, le monde ouvrier. Raphaël Helle aime se fondre dans les usines pour saisir l'instant. Il aura passé six mois dans les usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard, surnommée alors la "Peuge". Il aime passer du temps avec les gens, aidé par son grand sens du contact. Ce temps de rencontre lui permet de poser un regard juste et profond. "Je me rends compte parfois que lorsque je fais une photo à l'arrache, elle ne veut pas dire grand-chose parce qu'il n'y a pas d'histoire derrière et là je pense que passer du temps avec les gens me permet de raconter un événement".
Si les clichés de Raphaël Helle font régulièrement la Une des journaux comme Le Monde, Marianne, Télérama, cette fois, sa série sur la vie des ouvrières est accrochée hors les murs, quai Vauban à Besançon jusqu'au 29 octobre. Ses clichés sur le monde ouvrier en général sont aussi projetés en présence de professionnels lors du 35e festival Visa pour l'image de Perpignan le 7 septembre en plein air, au Campo Santo. L'occasion de revenir sur des faits de société qui ont marqué la France et de développer différents points de vue lors d'un débat. 1800 personnes sont attendues.
Visa pour l'image - Les soirées de Visa - Du 4 au 9 septembre, à 21h30, au Campo Santo. Entrée libre.
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