Les acrobates font leur cirque dans les musées de Châlons-en-Champagne
Au pays du Centre National des Arts du Cirque, équilibristes, funambules et écuyers sont rassemblés du 7 avril au 29 octobre dans l'exposition "Acrobates". Une exposition qui décline le "geste" acrobatique sous toutes les formes artistiques, des sculptures étrusques aux oeuvres de Picasso ou de Rodin. A voir aux musées de Châlons-en-Champagne (Marne).
Article rédigé par franceinfo
- franceinfo Culture (avec AFP)
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Sur un support en bois vernis, des saltimbanques japonais en ivoire se contorsionnent, jouent de la musique et entreprennent des portés acrobatiques. Un peu plus loin, une jeune funambule perchée sur son fil est dessinée sur le papier d'un phénakistiscope, un jeu dont l'effet d'optique donne l'illusion du mouvement.
Le parcours a été conçu "à partir du corps et du mouvement, à travers une série de thématiques : on passe par l'envol, la distorsion, la verticalité, l'équilibre et le déséquilibre", explique Pascal Jacob, co-commissaire de cette exposition labellisée "d'intérêt national" par le ministère de la Culture.
Reportage France 3 Champagne-Ardenne M. Fournier / P. Mercier / F. Théry
Quelque 200 pièces de la collection Jacob-William, sa collection privée constituée notamment de toiles, sculptures, estampes et affiches de spectacle, sont exposées aux côtés d'oeuvres prêtées par six musées parisiens, le MUCEM, le Nouveau Musée national de Monaco et les Musées royaux d'art et d'histoire de Bruxelles.
Pendant près de six mois, l'exposition vivra aussi au rythme des conférences, des ateliers pour le jeune public et d'un colloque scientifique international sur les techniques de l'acrobatie, indique Virginia Verardi, l'autre commissaire, également directrice des musées de la ville.
"L'aventure de l'Humanité"
Au musée des Beaux-Arts et d'archéologie où se tient la majeure partie de l'exposition, le regard se promène d'une statuette étrusque datant du Ve siècle avant notre ère jusqu'aux acrobates dessinés par Derain, à la "Scène de cirque" peinte par Léger et aux corps contorsionnés sculptés par Rodin ("Je suis belle"). L'idée est de mettre "en confrontation un dessin de Picasso avec une oeuvre d'aujourd'hui, une création de Rodin avec une oeuvre antique" au cours d'un voyage à travers les civilisations pour "découvrir à quel point la dimension acrobatique est très liée à l'aventure de l'Humanité", souligne Pascal Jacob.
Dans l'espace consacré à la voltige, la sérénité d'un Shiva assis sur un zébu contraste avec la vivacité d'un spectacle de cirque peint par Marcel Falter : sur deux chevaux lancés au galop sur la piste circulaire, un couple juché en poste hongroise semble se jouer des lois de la gravité.
"Tout est basé sur le geste. C'est la position acrobatique qui est importante et c'est la gestualité qui nous a intéressé", précise Virginia Verardi. Plongés dans la pénombre, les visiteurs seront guidés par la lumière des spots qui éclaireront les oeuvres de cet événement temporaire installé au sein de la collection permanente, comme ces automates venus de Monaco et ces Pierrot en bois arrivés de Bruxelles qui trouvent leur place dans la partie du musée déjà consacrée aux jeux.
Le cirque moderne, qui fête en 2018 ses 250 ans d'existence, perpétue ces numéros d'acrobatie, de funambule, de jongle et de voltige équestre. Cette tradition est enseignée au Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne, établissement supérieur de formation et de recherche par ailleurs partenaire principal de l'exposition, qui forme les artistes circassiens internationaux de demain.
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