Le théâtre de la Cité internationale en danger
Il est né en même temps que la Cité universitaire internationale de Paris en 1936, grâce aux dons et à la volonté d'Emile Deutsch de la Meurthe, industriel et philanthrope qui, après la Première Guerre mondiale, a voulu que des étudiants du monde entier partagent le même lieu de vie et de culture, ce qui est toujours le cas. Depuis une vingtaine d'années, le Théâtre est devenu un lieu incontournable de la vie culturelle parisienne : d'abord il y a peu de salles dans le sud de la capitale. Ici, en surplomb du magnifique parc de la Cité universitaire, 3 salles, 5 ateliers d'artistes, 13 studios de musique. On y fait du théâtre, de la danse, de la musique, du cirque contemporain. 47 spectacles par an, 206 représentations et un public jeune.
Qui le finance et pourquoi est-il en danger aujourd'hui?
L'Etat via le ministère de la Culture 1,3 million d'euros, la Cité internationale 880.000 euros, la ville de Paris 230.000 euros, les recettes propres, mécénat compris, sont de 976.000 euros. Mais depuis un an, après le départ de Pascale Henrot, qui a quitté la direction du théâtre, il n'y a pas eu d'appel à candidature pour la remplacer. Philippe Bachmann de la scène nationale de Châlons-en-Champagne est venu mener une mission de préfiguration. Il a fait un projet pour l'instant resté sans suite.
La Cité internationale qui dépend du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche a clairement dit lors des derniers conseils d'administration qu'il souhaitait baisser sa subvention d'au moins 50%. On sait ce qui se passe dans ces cas-là, c'est l'effet domino, les autres financeurs ont tendance à suivre, à la baisse.
En quoi ce théâtre est-il si important ?
Si le festival d'automne et le théâtre de la ville l'incluent souvent dans leur programmation ce n'est pas pour rien : c'est une pépinière audacieuse où ont débuté, Jérôme Savary, les Moriarty, Jeanne Candel, Molière 2014 du spectacle musical, y est en résidence depuis deux ans, la chorégraphe Mathilde Monnier, aujourd'hui à la tête du Centre national de la Danse à Pantin n'y a que des bons souvenirs.
Comment expliquer cette volonté de la Cité internationale de baisser autant les finances du théâtre ?
Ce n'est pas clair, cela ne pèse qu'à hauteur de 2,4% dans le budget de la cité comme le fait remarquer Emmanuel Wallon éminent sociologue et donc universitaire qui soutient le Théâtre, on ne peut donc pas parler de guerre entre la culture et la faculté. Ont également signé la pétition pour que vive ce Théâtre Jack Lang et Denis Podalydès.
Carine Camby, déléguée générale de la Cité, elle n'a pas souhaité répondre à nos questions. Le ministère de la Culture n'a pas non plus répondu à nos sollicitations.
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