Cet article date de plus de six ans.
Le plasticien Bernar Venet objet d'une rétrospective au MAC de Lyon
Longtemps boudé en France malgré une renommée internationale, le plasticien minimaliste Bernar (sans d) Venet est à l'honneur jusqu'au 6 janvier 2019 au Musée d'Art Contemporain (MAC) de Lyon dans une rétrospective inédite, "2019-1959".
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Cette rétrospective montre plus de 170 oeuvres
Cette exposition à la chronologie inversée retrace 60 années de création de Bernar Venant, 77 ans, à travers un ensemble inédit de plus de 170 oeuvres, des premières performances conceptuelles (dessins, diagrammes, collages, peintures), aux sculptures plus récentes avec des matériaux industriels.Près de 95% proviennent de sa collection privée. En plus de cette exposition présentée au MAC de Lyon, on peut découvrir 3 de ses structures monumentales place Anthonin Poncet, en plein centre de Lyon. L'artiste a assisté avec attention à l'installation de ses oeuvres.
Reportage : Reportage France 3 Lyon : A. Marie / M. Robert / A. Gavin
Sculpteur, mais pas seulement
"L'oeuvre de Bernar Venet reste curieusement encore mal connue en France car elle a souvent été exposée partiellement", souligne Thierry Raspail, commissaire de l'exposition, qui a fait le choix de la présenter ici dans son intégralité pour "réhabiliter l'histoire" de cet artiste autodidacte."On connaît le sculpteur mais personne n'a véritablement idée de tout ce qu'il a produit et de tous les champs sur lesquels il est intervenu: les pièces sonores, la poésie, les performances...", détaille-t-il.
Au fil des trois étages, on remonte le temps depuis les oeuvres récentes - les gigantesques sculptures en corten et les "effondrements" de plusieurs tonnes de barres d'acier - à celles des années 60 - les tableaux au "goudron" ou les "Tas de charbon" - en passant par sa "période conceptuelle" de 1966 à 1970.
Expatrié à New York à 24 ans, Bernar Venant a alors anglicisé son prénom, à l'instar du néo-réaliste Arman, en en supprimant le "d". Il vit désormais entre les États-Unis et le sud de la France, où il a ouvert sa fondation en 1989. Dans la décennie suivante, il a travaillé sur les "surfaces indéterminées", ces plaques d'acier oxycoupé qui ont donné le jour aux "lignes indéterminées", des barres d'acier "courbées à froid" - une "technique inédite" selon l'artiste -, puis aux "effondrements".
Expatrié à New York à 24 ans, Bernar Venant a alors anglicisé son prénom, à l'instar du néo-réaliste Arman, en en supprimant le "d". Il vit désormais entre les États-Unis et le sud de la France, où il a ouvert sa fondation en 1989. Dans la décennie suivante, il a travaillé sur les "surfaces indéterminées", ces plaques d'acier oxycoupé qui ont donné le jour aux "lignes indéterminées", des barres d'acier "courbées à froid" - une "technique inédite" selon l'artiste -, puis aux "effondrements".
Refus de l'esthétique
C'est peu après son arrivée à New York, en 1967, qu'il rencontre les artistes "minimalistes" de la Dwan Gallery dont il s'inspirera pour réaliser ses "tubes", ses "plans de dessins industriels, de chimie" et ses "diagrammes de mathématiques". S'ensuivent des oeuvres "très conceptuelles, très dématérialisées", à l'image de ses "enregistrements de conférences". Dès 1969, Bernar Venet expose aux États-Unis et en Allemagne.
"Je refuse complètement l'esthétique, mon travail est uniquement pour des raisons théoriques", explique celui qui cherche en permanence à "élargir son champ d'investigation" à travers des "tableaux", des "performances" et même des poèmes. Après une pause artistique en France dans les années 1970, un "désir viscéral de travailler" le pousse à rentrer à New York en 1976, où il recommence "timidement" à peindre.
"Je refuse complètement l'esthétique, mon travail est uniquement pour des raisons théoriques", explique celui qui cherche en permanence à "élargir son champ d'investigation" à travers des "tableaux", des "performances" et même des poèmes. Après une pause artistique en France dans les années 1970, un "désir viscéral de travailler" le pousse à rentrer à New York en 1976, où il recommence "timidement" à peindre.
Une autre rétrospective prévue à Nice en parallèle
"C'est dans ma nature de me lasser de tout, je veux élargir le champ du domaine visuel", confie Bernar Venet qui se lance alors dans la réalisation de tableaux inspirés de "livres scientifiques", bien qu'il ne comprenne pas les mathématiques.
Lors du vernissage de l'exposition jeudi, l'artiste a créé une nouvelle oeuvre autour d'un "accident": l'"effondrement aléatoire et chaotique" d'une dizaine de barres d'acier posées contre un mur. En parallèle à cette rétrospective au MAC de Lyon, Bernar Venet sera à partir du 11 octobre au centre d'une autre rétrospective au MAMAC de Nice, limitée à la période 1966-1977.
Lors du vernissage de l'exposition jeudi, l'artiste a créé une nouvelle oeuvre autour d'un "accident": l'"effondrement aléatoire et chaotique" d'une dizaine de barres d'acier posées contre un mur. En parallèle à cette rétrospective au MAC de Lyon, Bernar Venet sera à partir du 11 octobre au centre d'une autre rétrospective au MAMAC de Nice, limitée à la période 1966-1977.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.