Le paquebot "France" jette l’ancre au Musée national de la Marine
C’était le mercredi 11 mai 1960. Ce jour là, le général de Gaulle est sur les quais de St Nazaire. Le “France” est lancé sous les yeux émerveillés de plus de 100 000 spectateurs.
_ C'est un paquebot qui “va épouser la mer” dira le général.
_ Pensé, construit et lancé dans l'effervescence économique des Trente glorieuses avec en toile de fond la guerre que se livraient les différentes compagnies transatlantiques pour capter la riche clientèle franco-américaine, l'exposition montre comment le “France” a été un enjeu national dans lequel se sont investis les meilleurs spécialistes des différents corps de métier requis.
Par de nombreux schémas, plans ou maquettes de cabines, une
scénographie richement illustrée met en relief l'immense travail de
préparation, débuté dès 1956 pour pouvoir mettre à flots un navire
pouvant transporter 2.000 passagers à grande vitesse, tout en
synthétisant ce qui se faisait de mieux en matière d'art et
décoration intérieur.
Au total, 48 architectes et décorateurs ont œuvré de concert et
signé un agencement typique de la fin des années 50, mêlant le
vinyle, le formica, le métal laqué et l'aluminium, le tout décliné
dans les tons bleu roi, jaune absinthe, rouge et blanc.
_ La première vie du “France”, depuis son lancement en mai 1960 jusqu'à son sacrifice en juillet 1974 à l'aune de la crise pétrolière, est largement passée en revue à travers de nombreux clichés d'archives, mais aussi des extraits sonores ou vidéo, montrant la douceur de vivre à bord, tant en 1ère classe qu'en classe touriste.
_ Une multitude d'objets souvenir: billets de voyageurs, menus,
savonnettes de toilette, allumettes, uniformes de l'équipage,
racontent le quotidien à bord, marqué par les dîners, les galas, les
loisirs ou les bains à la piscine.
_ Chaque pôle de l'installation livre ses petits secrets. Au détour
de l'un deux, on découvre une étude détaillant profession et
nationalité d'une centaine de passagers ayant rallié Le Havre à New York en avril 1968. Se trouvaient ainsi à bord en 1ère classe, des directeurs de journaux et de banque, un peintre, l'épouse du président de la Paramount Pictures, un éditeur de musique, un ancien ambassadeur de Grande-Bretagne et deux lauréats d'un prix culinaire...
Il s'appellera toujours “France”
Entièrement démantelé à Along (Inde) en 2008, le “France” devrait cependant renaître sous une nouvelle forme plus futuriste à l'horizon 2015, également présentée à l'exposition. Evalué à 300 millions d'euros, ce nouveau paquebot est actuellement à l'étude avec les Chantiers navals STX de Saint-Nazaire.
Le nouveau "France", qui a obtenu l'autorisation de porter le même nom, est doté d'un carénage futuriste aux lignes hydrodynamiques, sera plus court que son aïeul et pourra transporter 600 passagers.
Selon le vœu du concepteur, Didier Spade, un système de souscription va être mis en place pour que “chaque Français puisse acquérir un petit morceau de ce nouveau «France»”.
Mikaël Roparz, avec agences
- L'exposition consacrée à l'ex-France, présentée par la conservatrice du Patrimoine au Musée de la Marine, Agnès Mirambet-Paris (avec Bernard Thomasson) :
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