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JR fait disparaître la pyramide du Louvre

JR s’attaque à la pyramide du Louvre, sur lequel il a fait un collage géant en noir et blanc, créant un effet visuel surprenant, une sorte d’ "effacement" de l’édifice en verre, avant un week-end d’évènements autour de l’œuvre du photographe et street-artiste organisé dans le musée et son auditorium (28 et 29 mai).
Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La pyramide du Louvre disparaît sous le collage de JR (24 mai 2016)
 (photo Valérie Oddos / Culturebox / France Télévisions)

Après avoir collé ses photos sur le "mur" en Cisjordanie, dans les favelas de Rio ou à Kibera (Kenya), un des plus grands bidonvilles d’Afrique, et aussi au Panthéon où il faisait entrer des milliers d’inconnus en y collant leurs portraits agrandis, c’est à un monument de la culture que se confronte l’artiste.
 
JR a fait "disparaître" la pyramide du Louvre pour un mois (jusqu'au 27 juin 2016) grâce à un collage géant sur une de ses faces : il y fait apparaitre en noir et blanc l'image du pavillon Sully qui se trouve derrière. Il lui fait ainsi subir une incroyable anamorphose (transformation par un procédé optique). Mais il y a un seul point où le fond coïncide exactement avec l'image collée sur la paroi de verre. Mardi, jour où le collage a été achevé, les touristes et les passants étaient déjà nombreux à chercher le point magique.
 
Depuis des années, JR maintient son anonymat en se cachant derrière ses initiales et des lunettes noires. Pour lui, dit-il, l'"effacement" de la pyramide est "un écho à (sa) volonté d’être en retrait par rapport à (son) sujet". 

Reportage : M. Berrurier / D. Wolfromm / D. Dahan / F. Fontaine

"Détourner" l'énergie de la pyramide

"Mon travail permet de transmettre des histoires passées pour mieux comprendre le présent et trouver des échos avec notre époque", explique-t-il. "En effaçant la pyramide du Louvre, je souligne le travail d’actualisation qui avait été fait par I.M. Pei (l’architecte de la pyramide, ndlr) tout en remettant le Louvre dans son état d’origine", ajoute l’artiste.

A l'heure du selfie, et alors que la pyramide du Louvre est un des monuments français les plus photographiés, l’artiste affirme vouloir "détourner son énergie" : "Les gens chercheront le meilleur angle pour maximiser l’impact de l’anamorphose et faire disparaître la Pyramide." Il veut avec cette œuvre permettre "le déplacement de l’imaginaire, du regard, des idées", faire que le spectateur ne soit pas passif : il y a "un seul point de vue qui permettra de voir l’œuvre dans sa totalité, et d’autres angles qui viendront la déconstruire. C’est le rôle d’une œuvre d’art de remettre en cause les points de vue".
Le collage géant de JR sur la pyramide du Louvre (24 mai 2016)
 (photo Valérie Oddos / Culturebox / France Télévisions)


24 heures autour de JR au Louvre

Pendant 24 non-stop, du samedi 28 mai à 15h au dimanche 29 mai à la même heure, JR  investit le Louvre et son auditorium avec des conférences, des rencontres, des concerts, des projections et des ateliers qui mettent en lumière les processus de création de l’artiste.
 
On pourra suivre une master-class de JR, converser avec l’artiste entouré de Daniel Buren et du philosophe Peter Sloterdjik. Il présentera avec Agnès Varda un film qu’ils sont en train de tourner ensemble ("Visages, visages"). On pourra passer la nuit sous la pyramide où le pianiste berlinois sera en concert avec le musicien et producteur Olafur Arnalds, avant un petit-déjeuner d’inspiration gréco-romaine devant la "Victoire de Samothrace" (le programme sur le site du Louvre).


 

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