Jean-Paul Guerlain condamné pour injure raciale
Interrogé sur la création du parfum Samsara sur France 2 le 15 octobre 2010, sur le plateau du 13H, le descendant du fondateur de la célèbre maison Guerlain avait répondu : "Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin..." Le tribunal a relaxé Jean-Paul Guerlain sur la première phrase, mais l'a condamné sur la seconde.
Outre son amende, il devra verser 2000 euros de dommages et intérêts à chacune des trois associations parties civiles: Mrap, Licra et SOS Racisme.
L'avocat du parfumeur, Me Basile Ader, se disait "satisfait" sur la première phrase mais ignorait si son client, absent au délibéré, ferait ou non appel de sa condamnation.
A l'époque des faits, protestations et appels au boycott des produits Guerlain s'étaient multipliés, en dépit des excuses présentées par le parfumeur. Descendant du fondateur de la maison Guerlain, Jean-Paul Guerlain ne travaille plus pour le parfumeur depuis 2002. Au moment de la polémique, la société avait diffusé un communiqué pour condamner ces propos "inadmissibles".
Une "imbécilité"
Lors de l'audience du 2 février, le "nez" avait confessé "une imbécillité". "J'ai voulu faire rigoler la journaliste et je le regrette", avait expliqué le parfumeur de 75 ans, vêtu d'un de ses indéfectibles complets trois pièces. "Je présente toutes mes excuses à la communauté noire pour cette imbécillité", avait répété à plusieurs reprises celui que l'on connaissait plus jusque-là pour avoir lancé une quarantaine de parfums aux inoubliables fragrances, de Vétiver à Habit rouge, en passant par Samsara ou Jardins de Bagatelle.
"Je suis tout sauf raciste", avait encore martelé Jean-Paul Guerlain, racontant ses premières rencontres avec les Noirs américains qui, à la Libération, "m'ont fait découvrir le chewing-gum et le Coca-Cola".
"Je n'ai pas de raison de douter de la sincérité de ces regrets", lui avait répondu le procureur Alexandre Auber. Mais, il est incontestable que ces propos, "injurieux et racistes", ont constitué "un trouble à l'ordre public". Il avait requis contre Jean-Paul Guerlain une amende "de 7.500 euros au moins". Les parties civiles de leur côté avaient dénoncé un "racisme ordinaire", imprégné de clichés coloniaux.
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