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"Icônes de Mai 68 - Les images ont une histoire" : les clés pour décoder des photos devenues mythiques

À Paris, la Bibliothèque nationale de France (BnF) présente, à partir de mardi, une exposition sur les photos devenues des références de Mai 68. On y découvre comment elles se sont imposées dans la mémoire collective. 

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une salle de l'exposition orchestrée par la Bibliothèque nationale de France sur les images de Mai 68, du 17 avril au 26 août 2018. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

À l'occasion du cinquantenaire de Mai 68, la Bibliothèque nationale de France (BnF) à Paris, présente à partir de mardi 17 avril, une exposition sur les photos devenues des icônes des événements. On y découvre comment certaines images se sont imposées dans la mémoire collective. 

Daniel Cohn-Bendit affichant un sourire moqueur face à un CRS devant la Sorbonne : cette photo prise à Paris par Gilles Caron le 6 mai 1968 a fait le tour du monde. Pourtant, elle n’est devenue une icône qu’au fil des années et des anniversaires. L’exposition raconte son histoire ainsi que celle d’une autre icône, La Marianne de 68. "Jean-Pierre Rey saisit le portait d’une jeune femme, Caroline de Bendern, sur les épaules du plasticien Jean-Jacques Lebel, explique Dominique Versavel, conservatrice à la BnF. Elle porte le drapeau vietnamien, au moment de la grande manifestation unitaire du 13 mai 1968."

Cette photo, devenue un symbole, là encore, ne s’est pas imposée immédiatement. Elle doit en partie sa visibilité à l’histoire de son modèle, une jeune aristocrate déshéritée par son grand-père, dans les jours qui suivent la première publication. "En juin 1968, elle est simplement publiée sous forme de vignette dans une double page de Paris Match qui fait la part belle à une autre porteuse de drapeau noir", rappelle la conservatrice, en déroulant le fil du temps.

En 1978, on voit La Marianne, cette fois en pleine page dans le magazine. Et ce n'est qu'en 1988 qu'elle est à la une de "Paris Match" pour commémorer les événements.

Dominique Versavel, conservatrice à la BnF

à franceinfo

Le noir et blanc pour cette photo, comme pour le cliché de Cohn-Bendit par Gilles Caron, s’est imposé dans les représentations de Mai 68 alors que la couleur était déjà utilisée par les photographes. L’exposition lui redonne sa place avec des tirages récents, réalisés à partir de diapositives d’époque. La rétrospective ciblée sur les images présente aussi les clichés dont les grands médias ne se sont pas emparés, par exemple ceux réunis en 1968 dans des expositions par le club photographique des 30x40 pour donner la vision la plus large possible des événements. Une photo de Janine Niépce en fait partie. "Elle représente des salariés des Galeries Lafayette, derrière les portes d’entrées vitrées du magasin. On voit un certain nombre d’affichages, précisant que le magasin est en grève et occupé", décrit Dominique Versavel.

Les médias ont relativement peu relaté la dimension sociale des événements, leur préférant les affrontements des étudiants avec les forces de l’ordre.

Dominique Versavel

à franceinfo

Un demi-siècle après Mai 68, l’exposition donne des clés pour lire ces images, entrées dans la mémoire collective.

"Icônes de Mai 68 - Les images ont une histoire" - un reportage d'Anne Chépeau à la Bibliothèque nationale de France

"Icônes de Mai 68 - Les images ont une histoire", une exposition à voir à Paris, à la Bibliothèque nationale de France – François Mitterrand jusqu’au 26 août 2018.

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