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Goya à Nîmes, la corrida racontée par un maître de la gravure

Grand amateur de corrida, Fransisco de Goya est à l'honneur au musée des Cultures Taurines de Nîmes où sa série de 33 gravures intitulée La Tauromaquia est exposée jusqu'en octobre.

Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Francisco de Goya y Lucientes - Témérité de Martincho dans la place de Saragosse - Eau-forte, aquatinte brunie, pointe sèche, burin et lavis sur papier - 30,8 x 44,5 cm (Nîmes, Carré d’Art bibliothèque)

A l'occasion de la Féria de Pentecôte, le musée des Cultures Taurines de Nîmes rend hommage à Fransisco de Goya du 6 juin au 6 octobre 2019 avec une exposition intitulée De la Tauromaquia à la Goyesque, hommage à Francisco de Goya.

La Tauromaquia désigne une série de 33 gravures (conservées par la Bibliothèque carré d'Art de Nîmes), réalisées entre 1808 et 1814, dans laquelle Goya retrace l'évolution de la tauromachie, de l’origine jusqu’en 1800. L’histoire de la tauromachie commence par les grandes chasses de taureaux organisées par les Maures et trouve sa forme moderne dans les arènes de Saragosse ou de Madrid. 

"De la Tauromaquia à la Goyesque, hommage à Francisco de Goya". (DR)

Quant au terme "goyesque", il désigne une corrida où les toreros portent des costumes identiques à ceux en vigueur à l'époque de Goya : pas de paillettes mais des broderies, un bicorne, une résille pour retenir les cheveux longs... En Espagne, la plus prisée est celle de Ronda. En France, Arles est devenue célèbre pour ses corridas goyesques.

Goya et la tauromachie
Goya et la tauromachie Goya et la tauromachie

Voyage en tauromachie

Qu'on soit adepte ou pas de tauromachie, cette exposition met en lumière le talent de Goya-graveur. Le peintre espagnol maîtrisait comme personne la technique de l'eau-forte et la série Tauromaquia le prouve. Avec cet album de 33 eaux fortes, il revient sur les origines de la corrida, un univers très codé.

Au début, la corrida est essentiellement réservée à la noblesse et se fait donc à cheval" explique Aleth Jourdan, Conservatrice du musée des Cultures Taurines de Nîmes. "Puis à partir du 18e siècle, c'est l'émergence du toréo à pied. Ce sont des toreros d'origine plus modeste qui vont devenir les rois de l'arène.

Splendeurs et misères des toreros

Grand amateur de courses de taureaux et torero dans sa jeunesse, l'artiste montre ainsi les exploits des toreros, les célèbres (Antonio Ebassun “Martincho”, José Delgado “Pepe-Illo”, Pedro Romero) comme les moins connus, avec leurs victoires et leurs défaites voire leurs malheurs face aux taureaux. Avec sa maîtrise de la gravure et son sens du dramatique, Goya retranscrit avec force l'ambiance des corridas, la tension qui naît du face-à-face entre l'homme et l'animal.

Les 33 images sont autonomes. Goya les a conçues pour qu'elles se suffisent à elles-mêmes, sans avoir recours à du texte.

Francisco de Goya y Lucientes - Légèreté et adresse de Juanito Apiñani dans la place de Madrid - Eau-forte, aquatinte brunie, pointe sèche, burin et lavis sur papier - 30,8 x 44,5 cm (Nîmes, Carré d’Art bibliothèque)

L'exposition nîmoise présente au total 150 pièces : les 33 gravures mais aussi deux gravures et deux plaques de cuivre originales provenant de l'Académie des Beaux-Arts de Madrid, des costumes du XVIIIe provenant du musée du Costume de Madrid, le portrait de Pepe Hillo par Lucas y Velazquez,   ainsi qu'une large évocation des corridas goyesques actuelles à Ronda et à Arles.

Sastrería de toreros Santiago Pelayo- Costume goyesque d’Antonio Ordóñez- 1973 - Satin blanc, brodé de noir et marron, coton, métal (Ronda, Museo Taurino de la Real Maestranza de Caballería)
De la Tauromaquia à la Goyesque, hommage à Francisco de Goya

du 6 juin au 6 octobre 2019
Musée des Cultures Taurines Henriette et Claude Viallat
6 Rue Alexandre Ducros
30900 Nîmes
Ouvert de mai à octobre
Du Mardi au Dimanche de 10h à 18h
04.30.06.77.07

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