Cet article date de plus de cinq ans.

Giacometti, Homère, Lee Ufan... quinze expositions à voir en régions avant l'été

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Beaucoup d'art contemporain au programme des expositions en régions dans les mois qui viennent, avec Alberto Giacometti à Villeneuve-d'Ascq, Soulages à Rodez, Lee Ufan à Metz, Joan Mitchell et Jean-Paul Riopelle à Landerneau, Picasso à Toulouse. Mais aussi des peintures du XVIIe et du XVIIIe à la Fondation Bemberg, ou Homère à Lens…

A gauche © Agence Photo F - A droite © Cy Twombly Foundation Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat

La "démesure" du couple formé par l'artiste américaine Joan Mitchell (1925-1992) et le peintre canadien Jean-Paul Riopelle (1923-2002) est au cœur de la nouvelle exposition du Fonds Hélène et Edouard Leclerc de Landerneau (Finistère). Un couple qui s'inscrit dans l'histoire des mythologies sentimentales et artistiques, comme Frida Kahlo et Diego Rivera ou Auguste Rodin et Camille Claudel. L'exposition retrace leurs carrières à l'aune de leur relation intense puis tumultueuse, depuis leur rencontre à Paris en 1955. Jusqu'au 22 avril. Ici, Joan Mitchell, "Fields", v. 1972, Collection particulière, Paris 
 (Estate of Joan Mitchell)
La Guerre d'Espagne, Guernica, puis l'éloignement sous le franquisme, les Abattoirs de Toulouse proposent une exposition sur les rapports entre Picasso et l'exil espagnol, se demandent comment ce bouleversement historique et personnel a touché le maître du XXe siècle et d'autres artistes de son époque. Du 15 mars au 25 août 2019. Ici, Dora Maar : "Picasso sur un escabeau peignant 'Guernica' dans l'atelier des Grands-Augustins", mai-juin 1937, collection Musée national Picasso – Paris
 (Succession Picasso, Paris © ADAGP, Paris, 2017 ; photo. © RMN Grand Palais (Musée national Picasso Paris) / image RMN / GP)
Le musée Soulages de Rodez (Aveyron) présente une exposition d'œuvres sur papier du maître de l'outrenoir, qui entre dans sa centième année et dont les toiles seront exposées au Louvre à la fin de l'année. On peut voir à Rodez des peintures sur papier, des brous de noix, des fusains, des gouaches provenant des donations du peintre et de son épouse. Des œuvres rarement voire jamais présentées au public. Jusqu'au 31 mars 2019. Ici, "Brou de noix et encre sur papier", 2004, musée Soulages, Donation Pierre et Colette Soulages, Rodez agglomération, Adagp 2018
 (photo Christian Bousquet)
Homère, figure centrale de la culture grecque antique, n'a cessé d'inspirer les artistes. Ils ont puisé dans ses récits une multitude de sujets fondamentaux qui ont façonné l'histoire de l'art. Le Louvre-Lens interroge la référence à Homère, au poète comme à ses héros. L'occasion de se poser la question de son existence. Est-il l'auteur unique d'une œuvre littéraire monumentale ? Où et quand a-t-il vécu ? Quelque 300 œuvres, objets archéologiques et œuvres modernes ou contemporaines, jusqu'à Cy Twombly, font revivre les récits de l'Iliade et de l'Odyssée. Du 27 mars au 22 juillet 2019. Ici, Cy Twombly, "Achilles Mourning the Death of Patroclus", 1962
 (Cy Twombly Foundation Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat)
Pour ses dix ans, le musée des Impressionnismes de Giverny (Eure) confronte l'œuvre de Claude Monet (1840-1926) à celle de Jean Francis Auburtin (1866-1930). A la même époque les deux artistes ont porté des regards différents sur les mêmes paysages de Normandie, de Bretagne ou de la Méditerranée. Grand décorateur pour les bâtiments publics, le second s'est aussi révélé un peintre de chevalet qui produit une œuvre sur le motif au style résolument personnel, au carrefour entre impressionnisme, symbolisme et japonisme. Touché par les paysages de Claude Monet, il a sans doute rencontré le maître de l'impressionnisme vers 1896-1897. Du 22 mars au 14 juillet 2019. Ici, à gauche, Claude Monet, "L'Aiguille et la Falaise d'Aval", 1885, Williamstown, Sterlind and Francine Clark Art Institute - A droite Jean Francis Auburtin "L'Aiguille d'Etretat, ciel rouge, vers 1898-1900, Collection particulière
 (A gauche © Williamstown, Sterling and Francine Clark Art Institute - A droite © Tous droits réservés)
Cinq décennies de création de Lee Ufan sont au Centre Pompidou-Metz et montrent comment le vocabulaire de l'artiste coréen a évolué, comment il a trouvé un équilibre entre ses racines coréennes et ses attaches au Japon puis en Occident, entre la philosophie et l'art, comment il cherche toujours à apprivoiser l'infini. Ses sculptures et ses environnements jouent avec l'espace, ses peintures avec le temps. Il interroge sans cesse les relations entre le plein et le vide, le naturel et l'industriel, l'intérieur et l'extérieur, et propose une déambulation-méditation où ses séries les plus connues côtoient des œuvres rarement montrées. Du 27 février au 30 septembre 2019. Ici, Lee Ufan, "La Peinture ensevelie", installation 2013 
 (photo archives Kamel Mennour / Lee Ufan)
Le LaM de Villeneuve-d'Ascq (Nord) réunit 150 œuvres d'Alberto Giacometti, dessins, sculptures, peintures, qui racontent le parcours d'un grand artiste du XXe siècle, ses premières œuvres influencées par le cubisme, sa passion pour l'Antiquité égyptienne, sa rencontre avec les surréalistes et ses œuvres picturales plus tardives. En contrepoint, le LaM expose des photographies de l'artiste dans son atelier et une œuvre réalisée par Annette Messager en son hommage. Du 13 mars au 11 juin 2019. Ici, Alberto Giacometti, "Les Femmes de Venise", 1956, Fondation Giacometti, Paris 
 (Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris et Adagp Paris) Paris)
Quand Gustave Guillaumet (1840-1887) découvre l'Algérie, il est fasciné par le pays qu'il parcourt avec passion. Il lui consacre le reste de ses jours, vivant comme et avec les Algériens, apprivoisant les espaces et la lumière. L'artiste se fait le chroniqueur sensible du quotidien d'une population en souffrance. Il peint le désert et aussi des scènes de genre très réalistes, où les femmes sont loin de l'image exotique des orientalistes. La Piscine de Roubaix lui rend hommage, associée avec les musées de La Rochelle et de Limoges et grâce à des prêts du Musée d'Orsay. Quelques œuvres d'artistes contemporains de Gustave Guillaumet mettent son œuvre en perspective avec l'orientalisme et le naturalisme qui triomphe à l'époque. Du 9 mars au 2 juin 2019. Ici, Gustave Guillaumet, "L'Oued Bou Sâada : trois laveuses", collection particulière
 (A. Leprince)
La Fondation Bemberg à Toulouse présente la collection d'Héléna et Guy Motais de Narbonne, 79 peintures du XVIIe et du XVIIIe siècle de maîtres français et italiens, Charles Le Brun, François Boucher, Francesco Cairo, Donato Creti… L'histoire et l'humain sont prépondérants dans cette collection commencée dans les années 1980 et guidée par l'émotion. Du 22 février au 2 juin 2019. Ici, Gioacchino Assereto, "Saint Jean Baptiste", Collection Motais de Narbonne
 (Agence Photo F)
Dans son siège magique de Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes), la Fondation Maeght présente un nouvel accrochage de morceaux choisis de sa collection, une des plus grandes d'Europe, réunie depuis cinquante ans grâce aux donations du couple Marguerite et Aimé Meght, puis grâce aux dons d'artistes, d'amis, de collectionneurs proches de la famille. Une collection nourrie par l'amitié, qui rassemble des œuvres d'artistes majeurs, de Georges Braque à Fernand Léger, de Joan Miro à Marc Chagall. Des œuvres de plus de 80 artistes sont exposées jusqu'au 16 juin 2019, parmi lesquelles des œuvres entrées dans la collection ces dix dernières années. Ici, Marco Del Re, Underwood, 2014. Don de l'artiste 2014
 (Marco Del Re / Galerie Maeght, Paris. Photo Claude Germain Archives Fondation Maeght)
Pendant près de 50 ans, Ewa et Yves Develon ont acquis des objets africains, notamment des masques et des statues du Nigeria, recherchant des œuvres qui leur procuraient d'abord une émotion esthétique. Ils ont décidé de léguer leur collection au Musée des Confluences de Lyon, qui présente les quarante premières pièces de leur donation et vingt prêts exceptionnels. Du 8 février au 12 mai 2019. Ici, Masque heaume agbogho mwo (sud-est du Nigeria, population igbo), don d'Ewa et Yves Develon, musée des Confluences 
 (photo Gregor Podgorski)
En même temps qu'à l'Atelier des Lumières à Paris, Culturespaces propose une immersion dans les toiles de Vincent van Gogh aux Carrières de lumière des Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Des projections géantes retracent la vie de l'artiste tourmenté qui a peint plus de 2000 tableaux les dix dernières années de sa vie. Un voyage au cœur des œuvres, paysages ensoleillés, nocturnes, portraits et natures mortes, qui parcourt les différentes étapes de sa vie. Du 1er mars 2019 au 5 janvier 2020. Ici, Simulation Van Vogh, la nuit étoilée aux Carrières de Lumières 
 (Culturespaces / Gianfranco Iannuzzi © Bridgeman Images)
Le Musée d'art contemporain de Bordeaux consacre une grande exposition de la Japonaise Takako Saito, qui a commencé sa carrière dans les années 1960 aux Etats-Unis avant de travailler en France et de s'installer à Düsseldorf à la fin des années 1970. Plus de 400 œuvres, sculpturales, picturales, performatives, sonores et des livres retracent 50 ans de carrière d'une artiste qui s'intéresse aux objets du quotidien et au jeu et met l'accent sur la participation du public. Takako Saito, qui fêtera ses 90 ans cette année, réalisera des performances au sein de l'exposition. Du 8 mars au 22 septembre 2019. Ici, Takako Saito, janvier 2018, "Kopfwürfelspiel", performance réalisée pendant l'exposition "Takako Saito, You and Me", Museum für Gegenwartskunst Siegen (2017-2018)
 (Takako Saito, Adagp, Paris, 2018 - photo © Carsten Schmale)
Le Palais Lumière d'Evian raconte l'histoire de la confrérie des artistes de Société nouvelle des peintres et sculpteurs, actifs à la Belle Epoque. Amoureux de la nature et peintres de l'intimité, ils étaient inspirés par les symbolistes et les impressionnistes. Du 16 mars au 2 juin 2019. Ici, René Xavier Prinet, "Au bord de la Manche", Douai, musée de la Chartreuse
 (photo Dominique Coulier)
Le Centre Pompidou-Metz nous plonge dans la nuit, celle qu'ont représentée et ressentie les peintres modernes et contemporains. L'exposition se veut une expérience nocturne, une déambulation qui transforme le visiteur en noctambule et transmet le vertige que procure la nuit. Une centaine d'artistes, de Claude Monet ou Paul Klee à Gerhardt Richter ou Louise Bourgeois, en résonance avec la musique, la littérature, la vidéo et la photographie. L'exposition se poursuit jusqu'au 15 avril. Ici, Peter Doig, "Milky Way", 1889-90, Scottish National Gallery of Modern Art.
 (Peter Doig. All Rights Reserved, DACS/Artimage 2018. Photo: Jochen Littkemann / ADAGP Paris, 2018)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.