Feuilleton : Galeries d'art, mode d'emploi 5/5
Et ici c'est Christine Kandler, galeriste toulousaine, qui présente sur ses murs les dessins et oeuvres de Pascal Laborde. Ce dernier avoue qu'en plus d'une visibilité accrue, c'est le lest commercial que permet la galerie à l'artiste, dont le métier n'est pas de vendre mais seulement de créer, qui lui plaît dans ce mode d'accrochage. Pour arriver à ses fins, la galeriste organise donc vernissages et expositions en invitant un maximum de personnes, par le biais des éternels "cartons", plus efficaces qu'un mail selon elle, dont elle a fait parvenir un million d'exemplaires à travers la région pour cette première exposition, qui durera jusqu'au 12 janvier.
Mais le monde des galeries d'art est comme beaucoup d'autres un milieu sans merci, complexe et sujet à de nombreux soubresauts, dûs en partie à l'équilibre financier précaire de la France et du secteur culturel.
C'est pourquoi la galerie Jacques Girard, pourtant la première à Toulouse à avoir exposé l'art contemporain, subit elle aussi cette crise, et survit difficilement face au désintérêt de l'Etat et des médias pour l'art contemporain toulousain.
Certaines galeries, pourtant emblématiques du monde artistique local, ont ainsi dû fermer ou réduire leur espace d'exposition. Des difficultés étonnantes, puisque certains artistes, boudés dans ce Sud-Ouest peu reconnu en matière d'art, sont pourtant exposés en parallèle à la FIAC ou dans de grands établissements artistiques en France ou à l'étranger.
Rencontre maintenant avec Damien Aspe, un des rares artistes toulousains à vivre de son travail. Sculpteur, vidéaste, organisateur d'expos et plasticien, ce touche-à-tout a tout de même du mal à exister dans le paysage toulousain, souvent boudé par les autres artistes locaux, plus attirés par l'étranger.
Parmi les galeries toulousaines, il y en a une qui saura vous en mettre plein les yeux : Lulu Mirettes. Mary et Jean-Marc ont ouvert 5 ateliers en plus de leur galerie, qui permet aux artistes les plus "sociables" de travailler ici en groupe et confortablement. Leur association suit également les artistes, les conseille, et les met en relation les uns entre les autres, pour une évolution et des collaborations riches et fructueuses.
Et parceque l'art ne doit pas être réservé à une élite, des galeries ont éclos dans des endroits improbables, en dehors des circuits traditionnels. C'est le cas du "349". Crée dans une zone artisanale par un entrepreneur en bâtiment, la galerie s'est fait aujourd'hui une petite réputation...
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