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Exposition : les figures, une facette inédite de l'œuvre de Corot exposée à Paris

Connu essentiellement pour ses paysages, le peintre Camille Corot s'est aussi essayé aux figures humaines. C'est l'objet d'une exposition qui lui est consacrée jusqu'au 8 juillet au musée Marmottan-Monet à Paris.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le peintre Camille Corot est à l’honneur au musée Marmottan-Monet jusqu’au 8 juillet 2018. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Paris ne lui avait pas consacré d’exposition depuis la grande rétrospective du Grand Palais en 1996. Le peintre Camille Corot est à l’honneur au musée Marmottan-Monet jusqu’au 8 juillet. 

L’exposition "Corot le peintre et ses modèles" ne propose pas les paysages mondialement connus du peintre, mais plutôt ses modèles autour d'une soixantaine de figures et de portraits réalisés par l’artiste. 

L'exposition "Corot le peintre et ses modèles" permet de découvrir une autre facette du peintre : un reportage d'Anne Chépeau

Ses figures, Camille Corot, les gardait dans le secret de son atelier. Il n’en exposa que quatre de son vivant. Pour lui, ce travail était expérimental. "Elles se sont donc diffusées, dans un premier temps, dans la vente après décès en 1975, indique Sébastien Allard, commissaire de l’exposition et conservateur général du patrimoine et directeur du département des Peintures du musée du Louvre. Et puis, cela a surtout été connu avec une exposition en 1909 où Braque, Picasso, Derain voient ces figures et sont époustouflés."

Le peintre réalise ses premiers portraits dans les années 1830. Il s'agit de petits formats représentant sa famille, des amis ou leurs enfants. À partir de 1840, des modèles posent pour lui et ce sont eux qui vont inspirer à Corot, quelques années plus tard, ses grands nus. "On ne s'attend pas à trouver des nus chez Corot paysagiste, reconnaît Sébastien Allard. On en trouve à partir de la fin des années 1850 et dans les années 1860."

Le nu est, d'une certaine manière, pour lui, le sommet de la peinture.

Sébastien Allard, commissaire de l'exposition consacrée à Corot

à franceinfo

Camille Corot, "Marietta ou "l'odalisque romaine" (huile sur papier marouflé surtoile). (PETIT PALAIS / ROGER-VIOLLET)

"Et ses nus sont dans des paysages, donc il cherche à réaliser la fusion du paysage et du nu, poursuit le commissaire. Mais, des nus, il en a exécuté en étude dès les années 1840. On a, dans l'exposition, une magnifique étude qui s'appelle Marietta qu'il a exécutée dans son atelier à Rome en 1853." 

"La Dame en bleu", le chef d'œuvre

La Bacchante à la panthère, exécutée vers 1855-1860 et chargée d’une connotation érotique inédite chez Corot, est certainement le plus surprenant de ces nus. Dans les dernières années de sa vie, l’artiste peint aussi La Lecture interrompue, vers 1870qui étonne par sa modernité.

Il y a aussi, bien sûr, La Dame en bleu (1874). C'est le chef d’œuvre de cette exposition au musée Marmottan-Monet : un tableau exécuté un an avant sa mort et la plus connue de ses figures. "On a une femme vêtue d'une magnifique robe bleue, présentée de profil, ce qui fait qu'on voit l'élément le plus spectaculaire de la robe qui est le dos avec un nœud et une cascade de plis bleus, détaille Sébastien Allard. Et, c'est une robe est à mi-chemin entre une robe du soir - elle a les bras nus - et une robe d'après-midi."

Détail de "La Dame en bleu" (huile sur toile), de Camille Corot. (RMN-GRAND PALAIS (MUSÉE DU LOUVRE) / STÉPHANE MARÉCHALLE)

Camille Corot n'a quasiment jamais représenté de costumes de son temps car, "ses femmes, ils les habillaient en Italiennes, en Grecques ou elles étaient nues, explique Sébastien Allard. Donc, à la toute fin de la sa vie, il représente pour la première et dernière fois, le costume de son temps qui est le sujet du tableau."

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