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Argentine : décès du plasticien anticlérical Leon Ferrari

L'artiste plasticien est décédé à Buenos Aires après une carrière polémique au cours de laquelle son tempérament provocateur et son anti-cléricalisme militant avaient suscité l'ire de son compatriote, le cardinal Jorge Bergoglio, aujourd'hui pape. En 2007, la 52e Biennale de Venise lui avait accordé le "Lion d'Or" du meilleur artiste, un des prix les plus prestigieux du monde de l'art contemporain
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Oeuvre de Leon Ferrari appartenant à la série "Maniquies", lors d'une rétrospective dans le Centre culturel de la Recoleta à Buenos Aires en 2004.
 (DANIEL GARCIA / AFP)
Exposé dans le monde entier, le peintre et sculpteur décédé à l'âge de 92 ans était un fervent militant pacifiste et défenseur des droits de l'homme mais il s'était distingué en créant le Club des impies, hérétiques, apostats, blasphémateurs, athées, païens, agnostiques et infidèles.

En 2004, une rétrospective de son oeuvre dans le Centre culturel de la Recoleta à Buenos Aires avait soulevé la colère des religieux argentins et motivé une lettre de protestation de Bergoglio, alors cardinal de Buenos Aires. "Aujourd'hui je m'adresse à vous profondément peiné par le blasphème en train d'être perpétré au CCR sous couvert d'une exposition plastique", avait alors écrit l'actuel pape François.
"Civilisation occidentale et chrétienne" (1965), une sculpture mettant en scène un Christ crucifié sur la queue d'un bombardier américain envoyé au Vietnam. Oeuvre exposée à la 52e Biennale de Venise, en 2007.
 (ALBERTO PIZZOLI / AFP)
Une des oeuvres les plus célèbres de Ferrari est la "Civilisation occidentale et chrétienne" (1965), une sculpture mettant en scène un Christ crucifié sur la queue d'un bombardier américain envoyé au Vietnam. Il avait également fait scandale avec une installation présentant la fresque du Jugement dernier de la Chapelle Sixtine enfermée dans une cage et souillée d'excréments de pigeons.

"La religion a une grande influence sur notre culture, une influence néfaste. La religion est d'une intolérance extrême, qui se transmet à toute notre culture, sans oublier que les exterminations ont une origine religieuse", déclarait l'aritste en 2008.

Ferrari avait dû s'exiler au Brésil sous la dictature (1976-1983) au cours de laquelle son fils Ariel fit partie des milliers de disparus.

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