De la mode des années folles aux créations Balenciaga et Ferragamo, en passant par les illustrations d'Antonio Lopez, les expositions mode à voir cet été
Mode et art de vivre des années 1920-30 à Saint-Quentin, illustrations de mode signées Antonio Lopez des années 60 à Campredon, créations Balenciaga en Espagne et Salvatore Ferragamo en Italie, notre sélection d'expositions à voir cet été sur la route des vacances.
Si le parcours de vos vacances passe par Saint-Quentin, Campredon, Getaria en Espagne ou Florence en Italie, voici des expositions à découvrir cet été.
"Le grand magasin. Mode et art de vivre des années 1920-1930" au Palais de l'Art déco à Saint-Quentin
Fermé depuis plus de soixante ans, le Palais de l’Art déco - qui a été l’un des grands magasins les plus en vue des années 20-30 - a rouvert à l’occasion de l’exposition Le Grand Magasin. Mode et Art de vivre des années 1920-1930. A la fin du XIXe siècle, Antoine Delherme ouvre à Saint-Quentin un établissement commercial, Le Grand Bazar, passé sous l’enseigne des Nouvelles Galeries quelques années plus tard. Détruites pendant la Première Guerre mondiale, ces Nouvelles Galeries renaissent dès 1922, trois ans avant l’ouverture, en 1925, de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris. L’architecte Sylvère Laville dresse les plans d’un immeuble au style Art déco, une "cathédrale du commerce" élégante s’intégrant dans la rue historiquement commerçante de la ville, la rue de la Sellerie. Pierre Delherme, fls du fondateur, poursuit le projet jusqu’à l'inauguration en 1927. Pour vendre, le grand magasin doit faire rêver : il devient un nouvel espace de liberté et pratique l’entrée libre et surtout des prix fixes et affichés avec une offre abondante et diversifiée.
Cette exposition révèle une partie de ce que fut le site qui va l’abriter, à savoir une cathédrale du commerce dans laquelle se côtoyaient les productions de l’époque : de la mode (robes, sacs à main, chaussures, accessoires) aux produits de beauté, en passant par les parfums et la joaillerie. C’est une immersion dans l’art du luxe à la française des années 20 au moment du bouillonnement des années folles. Côté mode, l’exposition présente créateurs et célèbres marques parmi lesquelles Cartier, Chaumet ou Lanvin. Le Grand Magasin, c’est aussi l’art populaire et ses objets du quotidien - meubles, vaisselle, objets décoratifs - et beaucoup de propositions enfantines : catalogues de jouets et vitrines décorées et animées de jouets.
Le grand magasin. Mode et art de vivre des années 1920-1930, jusqu'au 19 septembre 2021. Le Palais de l’Art déco. 14, rue de la Sellerie. 02100 Saint-Quentin.
"Antonio Lopez", l'illustrateur de mode au centre d'art de Campredon
Le Centre d’art de Campredon présente une exposition monographique consacrée à Antonio Lopez, une des figures les plus importantes du monde de la mode des années 60 à 80. L'artiste photographe new-yorkais et illustrateur de mode se découvre au travers de 148 oeuvres : clichés instamatics, photomatons, polaroids, argentiques mais aussi dessins, collages, pages de journaux intimes et films.
Il a 7 ans lorsque sa famille s’installe à New York. Il étudie à la Fashion Institute of Technology. À partir des années 60, Antonio Lopez devient illustrateur de mode, et est publié dans des magazines tels que Vogue, Elle, The New York Times ou Harper’s Bazaar. Il collabore avec des artistes et des éditeurs, comme Andy Warhol ou Diana Vreeland, puis s’installe à Paris en 1969. Il y travaille avec Yves Saint-Laurent et Karl Lagerfeld durant quelques années, le temps de devenir, lui et ses Antonio’s Girls, une figure emblématique du monde de la mode parisienne. De retour à New York en 1975, il se consacre à des projets de campagnes publicitaires jusqu’à sa mort à 44 ans du SIDA, en 1987 à Los Angeles.
Si la mode était son sujet, elle était surtout un prétexte à dire la beauté, la sensualité, la sexualité, la vie et le temps. Pour Antonio Lopez, c'était une question d’attitude, une manière de vivre, de créer des formes à travers ses dessins, collages, instamatics et films. La mode était aussi un prétexte "à déconstruire les langages pour en libérer leur sens et reconstruire le sien cet intraduisible corps des langues" explique Anne Morin, la commissaire de l’exposition.
Antonio Lopez, une écriture visionnaire, jusqu'au 3 octobre 2021. Campredon Centre d'art. 20, rue du Docteur Tallet. 84801. L’Isle-sur-la-Sorgue.
"Alaïa et Balenciaga. Sculpteurs de la forme" en Espagne
L'exposition Alaïa et Balenciaga. Sculpteurs de la forme au musée Cristóbal Balenciaga de Getaria présente des œuvres des créateurs Azzedine Alaïa (1935-2017) et Cristóbal Balenciaga (1895-1972). A l’occasion de son dixième anniversaire, le musée célèbre le génie du maître espagnol et du couturier franco-tunisien à travers une centaine de pièces issues des collections de la Fondation Azzedine Alaïa. L'institution parisienne a, elle aussi, accueilli, cette exposition en 2020. Le musée Cristóbal Balenciaga, inauguré en 2011, est situé à Getaria, village de pêcheurs sur la côte basque où grandit le couturier. Il conserve plus de 4 500 pièces textiles, accessoires et documents.
L’un des collectionneurs pionniers des oeuvres de Balenciaga fut Azzedine Alaïa, qui, pendant près de quarante ans, a constitué un fonds impressionnant. Dès la fermeture de la maison, il acquiert un nombre important de pièces à un prix dérisoire, désireux de sauver ces vêtements d’un destin incertain. Par la suite, il collectionne et accumule de plus en plus d’œuvres, pas seulement de Balenciaga mais aussi d’autres grands maîtres. Pour Azzedine Alaïa : "Balenciaga avait une connaissance du métier, de la coupe, il savait coudre… c’était un authentique créateur de mode, capable d’inventer un nouveau volume, une nouvelle technique pour les manches ou le col. Balenciaga m’a toujours influencé. Il est certainement l’un des meilleurs couturiers de tous les temps. "
Alaîa et Balenciaga. Sculpteurs de la forme, jusqu'au 1er novembre 2021. Musée Cristóbal Balenciaga. Getaria (Espagne).
Le travail de la soie de Salvatore Ferragamo en Italie
L’exposition Silk au musée Salvatore Ferragamo de Florence illustre, à travers les archives de la maison, le long processus créatif qui permet d’arriver à l’imprimé de soie, en particulier celui des foulards. Les multiples collages créent un mood board (ndlr, montage composé de photos, d’illustrations...) qui permet de reconstituer l’itinéraire créatif à l’origine de chaque imprimé de soie. Le rêve de Salvatore Ferragamo, fondateur de l’entreprise, était de transformer sa marque de renommée internationale en une marque de mode habillant de la tête aux pieds. C’est à partir des années 1970 que ce rêve est devenu réalité grâce à l’une de ses filles, Fulvia, qui a lancé la production d’accessoires en soie. L’exposition débute par une installation de deux artistes chinoises, Sun Yuan & Peng Yu, intitulée "Were creatures born celestial ?", qui illustre la manière avec laquelle la route de la soie a longtemps été un terrain fertile pour les rencontres et les échanges entre l’Est et l’Ouest.
Pour ceux qui ne peuvent pas de déplacer, une visite virtuelle (en italien et en anglais) conduit les visiteurs à l’intérieur du musée. Grâce à des visites guidées et des entretiens avec la commissaire et d’autres collaborateurs, vous découvrirez le déroulé des sections de l’exposition, à partir de l’entrée du Palais Spini Feroni, qui a été imprimé sur le premier foulard de la maison, avant même que Ferragamo décide de créer et de produire des foulards en série.
Silk, jusqu'au 18 avril 2022. Museo Salvatore Ferragamo. Florence (Italie).
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