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De Cy Twombly à Brassaï, quinze expositions à voir cet automne à Paris

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
De grands noms de l'histoire de l'art sont au menu des musées parisiens dans les semaines qui viennent : Picasso et Giacometti, Rembrandt, Magritte, Cy Twombly. Au programme aussi, une grande exposition sur la modernité mexicaine, une autre sur les "soulèvements" en images. De la photo encore avec Louis Faurer, Brassaï et Richard Avedon.

Cy Twombly Foundation, courtesy Archives Fondazione Nicola Del Roscio © Photo : Studio Silvano, Gaeta

C'est une rétrospective complète de l'artiste américain que propose le Centre Pompidou dans un parcours chronologique de 140 peintures, sculptures, dessins et photographies, dont nombre n'ont jamais été exposés en France. Des premiers travaux de Cy Twombly (1928-2011) marqués par les arts dits primitifs, le graffiti et l'écriture, jusqu'à ses dernières peintures aux couleurs exubérantes, en passant par ses compositions charnelles du début des années 1960 et sa réponse à l'art minimal et conceptuel dans les années 1970 (du 30 novembre 2016 au 24 avril 2017). Ici, Cy Twombly, "Blooming", 2001-2008, Collection particulière
 (Cy Twombly Foundation, courtesy Archives Fondazione Nicola Del Roscio © Photo : Studio Silvano, Gaeta)
Le musée du Luxembourg expose l'ensemble de la carrière du peintre, connu surtout pour ses natures mortes et ses portraits de groupe. Il a aussi produit beaucoup de peintures dites "d'imagination", explorant une veine plus poétique qui le rapproche des symbolistes. Plus de 120 œuvres d'Henri Fantin-Latour (1836-1904), des autoportraits des années 1850-1860 aux œuvres plus tardives, nourries de sa passion pour la musique, inspirées par des sujets mythologiques ou odes à la beauté du corps féminin (du 14 septembre 2016 au 12 février 2017). Ici, Henri Fantin-Latour, "Roses", 1889, Lyon, musée des Beaux-Arts
 (photo Alain Basset)
Une relecture de l'œuvre du grand artiste belge à la lumière de son intérêt pour la philosophie : à partir de 1932 ses peintures sont vouées à la résolution d'un "problème", à la mise en cause philosophique de nos représentations. Une approche qui culmine en 1973 avec "Ceci n'est pas une pipe" et ses échanges avec Michel Foucault. Une centaine de tableaux, dessins et documents sont réunis au Centre Pompidou pour éclairer cette démarche (21 septembre 2016 – 23 janvier 2017). Ici, René Magritte, "Les vacances de Hegel", 1958, Collection particulière 
 (Adagp, Paris 2016 © Photothèque R. Magritte / Banque d'images, Adagp, Paris 2016)
Au musée Picasso, plus de 200 œuvres de Pablo Picasso et Alberto Giacometti et des documents éclairent les relations amicales et formelles entre les deux artistes, l'intérêt qu'ils se sont porté mutuellement à des moments clés de leurs carrières. Fascinés tous les deux par le lien entre Eros et Thanatos et par le déplacement des limites de la représentation, Picasso et Giacometti n'ont cessé d'échanger sur leur création (du 4 octobre 2016 au 5 février 2017). Ici, Alberto Giacometti, "Le chien", 1951, Alberto Giacometti-Stiftung, Zurich 
 (Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris, 2016)
Un panorama, au Grand Palais, de la modernité mexicaine, depuis les prémices de la Révolution de 1910 jusqu'au milieu du XXe siècle, avec des interventions ponctuelles d'artistes contemporains. Un art singulier et en même temps connecté aux avant-gardes internationales, dont le muralisme et le graphisme, avec Diego Rivera, David Alfaro Siqueiros, José Clemente Orozco. Les femmes sont présentes aussi, Frida Kahlo bien sûr, et aussi Nahui Ollin, Rosa Rolanda, Tina Modotti, Lola Alvarez Bravo. L'exposition aborde aussi les liens artistiques avec les Etats-Unis (du 5 octobre 2016 au 23 janvier 2017). Ici, David Alfaro Siqueiros, "Autoportrait (Le Grand colonel)", 1945, Mexico, Museo Nacional de Arte, INBA Patrimoine culturel, 1982 
 (INBA / Museo Nacional de Arte)
Très tôt, Brassaï s'est intéressé à la culture populaire et aux traces laissées sur les murs par les habitants de Paris, les enregistrant systématiquement avec son appareil photo pour constituer un imagier de la ville, y voyant "un important fait social" et "une de plus fortes et plus authentiques expressions de l'art". L'exposition de la galerie de photographies du Centre Pompidou dévoile des inédits de la série des "Graffiti", à laquelle Brassaï a travaillé plus de 25 ans, et montre l'écho qu'elle a eu sur des artistes et écrivains proches du photographe (du 9 novembre 2016 au 30 janvier 2017). Ici, Brassaï, "Nocturne", photomontage original, Collection Centre Pompidou, musée national d'art moderne, Service presse / Centre Pompidou 
 (Estate Brassaï – RMN-Grand Palais © Centre Pompidou/Dist. RMN-GP / Georges Meguerditchian)
Autour des trois chefs-d'œuvre du musée Jacquemart-André, avec une vingtaine de tableaux et une trentaine d'œuvres graphiques prêtées par de grands musées (Louvre, Met de New York, musée de l'Ermitage, National Gallery de Londres ou Rijksmuseum d'Amsterdam…), l'exposition entend montrer comment Rembrandt a sans cesse expérimenté pour traduire sa vision de l'homme tout en s'attachant à représenter son cercle intime (du 16 septembre 2016 au 23 janvier 2017). Ici, "Le Repas des pèlerins d'Emmaüs", vers 1629, Paris, Musée Jacquemart-André – Institut de France
 (Paris, musée Jacquemart-André, Institut de France / Studio Sébert Photographes)
Le Musée d'art moderne de la Ville de Paris propose une présentation chronologique de l'œuvre de Bernard Buffet (1928-1999), dont il possède une collection importante. Une exposition qui entend montrer la qualité et la variété d'une œuvre célèbre mais également très discutée. Autoportraits, natures mortes et aussi cycles religieux ou allégoriques (du 14 octobre 2016 au 26 février 2017). Ici, Bernard Buffet, "L'Atelier", 1947, Musée Bernard Buffet, Surugadaira (Japon) © Musée Bernard Buffet 
 (ADAGP, Paris 2016)
Le Jeu de Paume a chargé le philosophe et historien de l'art Georges Didi-Huberman d'une exposition sur la figure du soulèvement, une exposition transdisciplinaire sur le thème des émotions collectives, des mouvements de foules en lutte : désordres sociaux, agitations politiques, insoumissions, insurrections, révoltes, révolutions, vacarmes, émeutes représentés dans des œuvres anciennes et contemporaines (du 16 octobre 2016 au 15 janvier 2017). Ici, Edouard Manet, "Guerre civile", Musée Carnavalet-Histoire de Paris 
 (Musée Carnavalet / Roger-Viollet)
Une rétrospective d'une figure majeure du minimalisme américain, associé aussi à l'art conceptuel et au land art : avec du bois, des métaux, des briques, des bottes de foin, Carl Andre (né en 1935) a composé des sculptures en relation avec les lieux où il expose. Des objets réels qui font partie du monde, au même titre qu'un arbre ou un mur. Il a aussi créé des poèmes, des photos et des objets inclassables. Le Musée d'art moderne de la Ville de Paris aborde l'ensemble de son œuvre (du 18 octobre 2016 au 12 février 2017). Ici, Vue de l'exposition "Carl Andre: Sculpture as Place, 1958-2010", Dia: Beacon, Riggio Calleries, Beacon, New York, 5 mai 2014 - 9 mars 2015
 (Carl Andre / Licensed by VAGA, New York, Photo: Bill Jacobson Studio, New York. Courtesy Dia Art Foundation, New York © ADAGP, Paris 2016)
Des planches originales, les peintures dont il s'entourait, des photos, des interviews et des écrits racontent Hergé, un dessinateur passionné de civilisations anciennes et primitives, admirateur des grands maîtres et collectionneur d'art de son temps, Warhol, Lichtenstein, Fontana, Dubuffet, Raynaud. L'exposition du Grand Palais aborde ses premières illustrations, publiées dans la presse catholique belge, les aventures de Tintin, bien sûr, et son travail de graphiste publicitaire (du 28 septembres 2016 au 15 janvier 2017). Ici, Hergé, illustration publiée en couverture du "Petit vingtième", 1938, Collection Studios Hergé
 (Hergé/Moulinsart 2016)
Le Musée d'Orsay revient sur le parcours, bref (il est mort à 28 ans lors de la guerre de 1870), de Frédéric Bazille (1841-1870), acteur majeur de la genèse de l'impressionnisme. L'exposition mêle ses œuvres à celles de ses contemporains, Delacroix, Courbet, Manet, Monet, Renoir, Fantin-Latour, Guigou, Scholderer ou Cézanne pour les replacer au cœur des problématiques de la peinture d'avant-garde des années 1860 (du 15 novembre 2016 au 5 mars 2017). Ici, Frédéric Bazille, "Etude de nu", 1864, Musée Fabre, Montpellier Méditerranée Métropole, don Marc Bazille, 1918
 (photo Frédéric Jaulmes)
Après la guerre, Louis Faurer, installé à New York, est aspiré par l'activité trépidante de Times Square où il traque les solitudes anonymes dans la foule. Il est remarqué par Edward Steichen, conservateur pour la photographie au MoMA, qui le qualifie de "lyrique de l'appareil-photo" et l'expose, notamment dans The Family of Man en 1955. La Fondation Henri Cartier-Bresson nous fait découvrir son œuvre, peu montrée en France (du 9 septembre au 18 décembre 2016). Ici, "Win, Place and Show, métro aérien de la 3e Avenue à la 53e rue, New York', c 1946-1948
 (Louis Faurer Estate)
Le Musée Maillol rouvre ses portes avec une exposition consacrée à Ben, l'artiste qui "signe tout" : plus de 200 œuvres issues pour la plupart de sa collection personnelle et de collections particulières. A côté d'une partie historique, depuis ses "premières écritures" à la fin des années 1950, l'artiste investit les espaces du musée avec ses créations les plus contemporaines (du 14 septembre 2016 au 15 janvier 2017). Ici, "A bas la culture (très grand)", 1993, 4 panneaux 210 x 120 cm 
 (Ben Vautier, Nice)
Le photographe américain a commencé à venir à Paris dans les années 1940 pour les collections de mode. En 1968, il a travaillé à l'édition d'une monographie de Jacques Henri Lartigue. A partir de 1985 il a collaboré avec le magazine français Egoïste. La BnF montre la "France d'Avedon", elle suit le parcours du photographe à travers la culture française, avec des portraits de personnalités, un film ("Funny Face"), un livre ("Diary of a Century"), un magazine ("Egoïste"). Du 18 octobre 2016 au 26 février 2017. Ici, Audrey Hepburn, actrice sur le plateau de "Funny Face", Paris, 1956. Photographie Richard Avedon
 (The Richard Avedon Foundation)

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