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Collections médiévales et art moderne cohabitent dans le musée Unterlinden agrandi et rénové

Agrandi et rénové après trois ans de travaux, le musée Unterlinden, connu pour son précieux retable d'Issenheim, rouvre ses portes et fait coexister harmonieusement collections médiévales et art moderne.
Article rédigé par franceinfo - Odile Morain (avec AFP)
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Le nouveau musée Unterlinden de Colmar a été réalisé par le cabinet d'architectes Herzog et Meuron 
 (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Ecrin de chefs-d'oeuvre de la Renaissance, dont le fameux retable d'Issenheim, le musée Unterlinden de Colmar, agrandi et modernisé a été inauguré samedi 22 janvier 2016 par le président François Hollande. 

Après les travaux, le musée attend 350.000 visiteurs chaque année -contre 200.000 auparavant-, ce qui le classerait parmi les musées des Beaux-Arts les plus fréquentés en région. 

Reportage : S. Gaudry / N. Meyer / X. Chatel

Un joyau d'architecture pour des trésors picturaux

Après trois ans de travaux, le nouveau musée a été complètement réorganisé par le cabinet d’architectes Herzog & de Meuron. Un projet global, que la directrice de l'établissement, Pantxika De Paepe a confié à ce bureau pour son approche très pointue des arts. "Je leur laissé carte blanche pour montrer un musée qui vit dans son siècle et qui puisse montrer tous types d'expositions." 
  (PHOTOPQR/L'ALSACE)

Installé dans un ancien couvent de dominicaines depuis sa fondation en 1853, l'architecture du musée dispose désormais de 7.900 mètres carrés pour exposer ses 3300 oeuvres. 

Agir et contempler

Avec ces deux mots a priori antinomiques, "Agir, contempler", l'exposition inaugurale du musée Unterlinden invite le visiteur à se poser face aux oeuvres tout en ayant une posture dynamique.
L'action et la contemplation cohabitent habilement depuis le Moyen-Âge et le temps des cloîtres (consacrés à la vie contemplative) jusqu’à l’ère actuelle des écrans.

Il y a une dimension subversive dans la contemplation par rapport à tous les rythmes effrénés de la consommation. La folie productiviste est totalement destructrice.
 

Jean-François Chevrier coordinateur de l'exposition "Agir, contempler"
Jean-Baptiste Peytavin, "Les sept Athéniens et le Minotaure" (détail) début du 19e siècle
 (France 3 / Culturebox)

Une exposition qui répond exactement aux mots de Nicolas Poussin qui déclarait déjà au XVIIe siècle : " La peinture n’est rien d’autre que l’imitation des actions humaines".

Expérience spirituelle en résonnance avec l'architecture 

L'architecture majestueuse et sobre, signée du cabinet suisse Pierre de Meuron et Jacques Herzog, s'appuie sur un bâtiment moderne, relié à l'ancien par une galerie souterraine, et qui intègre des anciens bains municipaux de 1906.

Elle laisse cependant apparaître nettement les traces du passé: une ancienne chapelle abrite ainsi désormais des expositions temporaires.
Vue extérieure de l'extension du nouveau musée Unterlinden
 (Musée Unterlinden)

Installées dans le nouvel espace d'exposition temporaire d'Ackerhof et dans La Piscine, les oeuvres se déploient dans un espace immense non cloisonné et totalement ouvert sur le monde. "Le design a été voulu sobre et discret pour mettre en valeur les oeuvres. On a pris un parti opposé à l'exubérance du design", souligne Jean-François Chevrier, concepteur de la nouvelle muséographie, qui assure n'avoir "pas voulu gommer l'hétérogénéité des collections, au contraire".

Du retable à Soulages 

Le fameux retable d’Issenheim, déménagé pendant les travaux avec d'infinies précautions dans une église toute proche, a retrouvé en octobre sa place habituelle, dans la chapelle de l'ancien couvent.
Le retable d'Inssenheim
 (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Au-delà de l'art du Moyen-Age ou de la Renaissance, ou encore des collections d'archéologie, Unterlinden recèle aussi des chefs-d'oeuvre de l'art moderne (Soulages, Dubuffet, Poliakoff...), auparavant relégués par intermittence dans les réserves du musée et désormais bien mis en valeur dans la nouvelle aile du bâtiment. On y découvre notamment une impressionnante tapisserie de près de sept mètres de long, réalisée en 1976 d'après le célèbre Guernica de Picasso. Seuls deux autres exemplaires existent dans le monde, dont l'un orne le mur de la salle du Conseil de sécurité de l'ONU à New York.
  (PHOTOPQR/L'ALSACE)

Après des travaux chiffrés à 47 millions d'euros, le nouvel Unterlinden est "désormais rééquilibré entre ses différentes collections", assure sa directrice à quelques heures de l'ouverture. 



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