Cinq nouvelles sculptures de Rodin entrent au musée du Berry
Le 17 novembre, cela fera exactement cent ans qu'Auguste Rodin a disparu. Malgré une grande productivité, l'artiste a aussi connu des périodes de doute. Au début de sa carrière, Georges Hecq n'a pas hésité à le soutenir en faisant valoir son influence. Le musée du Berry rend hommage à cette amitié entre les deux hommes, en exposant cinq sculptures offertes par la famille.
Reportage France 3 J. Roché / M. Movsissian / G. Hamon
Georges Hecq, l'ami avant-gardiste
La dernière sculpture à rejoindre l'exposition est un buste en bronze de Georges Hecq. Cet homme nommé en 1878 chef du secrétariat des Beaux-Arts au Ministère de l'Instruction publique a favorisé les demandes d'envoi de l'État aux musées de Bourges, sa ville natale. Dénicheur de talents, il prend sous son aile un certain Jean Baffier. Par la suite, il se lie d'amitié avec des artistes de l'époque dont Auguste Rodin, qui n'a pas encore acquis la notoriété qu'on lui connait. Séduit par ses projets, Georges Hecq va alors considérablement accélérer la carrière du sculpteur en lui permettant d'acquérir un grand atelier à Paris et en achetant plusieurs de ses œuvres.En 1905, soit deux ans après la disparition de Hecq, Rodin confie à la famille, une première sculpture qui orne toujours la tombe de son ami. Finalement, la famille Hecq fait don des sculptures à la ville de Bourges.
La Porte des Enfers se dévoile
Parmi les nouvelles sculptures, plusieurs étaient destinées à son projet monumental, La Porte de l'Enfer. On y trouve sa version de "Eve", toute en sensualité mais aussi douloureuse. C'est sa plus grande figure féminine jamais réalisée. L'artiste n'avait pas souhaité polir son oeuvre, le but étant de se détacher de l'esthétique académique et de dévoiler un corps imparfait mais vrai.Autre création destinée à rejoindre la Porte de l'Enfer : "Fugit Amor". Inspiré des Amants Maudits de Dante, ce petit bronze a connu un vif succès. Par sa tension entre deux corps enchevêtrés, Rodin symbolise la difficulté insurmontable des rapports amoureux. Octave Mirabeau écrivit à son sujet que :
Tout l'art de Rodin est dans ce petit bronze, plus douloureux que n'importe quel vers de Baudelaire.
Octave Mirabeau dans "Combats Esthétiques"
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