Guillaume Canet avec Emmanuel Macron en Chine : pour le cinéma français, le marché chinois "est un immense marché, mais difficile d'accès"
"Il y a tout un tas de codes que l'on doit respecter si l'on veut espérer accéder aux salles de cinéma en Chine", indique le président d'Unifrance, chargé de la promotion du cinéma français.
Après Malaga et Bruxelles, le centre Georges-Pompidou inaugure mardi 5 novembre une troisième antenne à Shanghai. C'est la première fois qu'il s'exporte en dehors de l'Union européenne. Dans la délégation présidentielle figure notamment le comédien Guillaume Canet, qui réalisera le prochain film des aventures d'Astérix : Astérix et Obélix, l'Empire du milieu. Le réalisateur a indiqué avoir noué de premiers contacts avec l'espoir de filmer des scènes du film en Chine. Pour le cinéma, le marché chinois "est un immense marché, mais difficile d'accès. Il est très contrôlé", a expliqué sur franceinfo Serge Toubiana, président d’Unifrance, chargé de la promotion du cinéma français.
Le marché chinois est-il intéressant pour le cinéma français ?
Serge Toubiana : Il est plus qu'intéressant. C'est un immense marché mais difficile d'accès, c'est pour ça que la démarche de Guillaume Canet d'accompagner le président de la République est très importante pour nous. L'accès au marché chinois est très contrôlé. L'accès aux salles de cinéma est très contrôlé. Pour nous qui sommes un pays pacifique, qui avons de très bonnes relations diplomatiques avec la Chine, on ne sera jamais une menace pour eux, et on a envie que nos films soient vus en Chine.
Les difficultés sont-elles uniquement réglementaires ou y a-t-il autre chose ?
C'est compliqué parce qu'il y a une censure et des thèmes que l'on ne peut pas traiter. On ne peut pas parler d'homosexualité, on ne peut pas montrer la sexualité, on ne peut pas montrer de corps nus. Il y a tout un tas de codes que l'on doit respecter si l'on veut espérer accéder aux salles de cinéma en Chine. Notre cinéma est un peu handicapé pour y parvenir parce qu'il est indépendant et très ouvert sur la sexualité. Ouvrir un Centre Pompidou en Chine, c'est un geste culturel, mais aussi de générosité de la France en Chine. On veut participer, avoir le même élan culturel, et cela concerne le cinéma. C'est important que Guillaume Canet ait accompagné le président. Il s'agit de convaincre que nous ne sommes pas une menace pour eux.
Les films français marchent-ils bien en Chine ?
Cela dépend. Les films de Luc Besson ont très bien marché. Quand ça marche en Chine, ce sont des sorties massives sur des milliers d'écrans et cela peut générer des recettes très importantes et un nombre de spectateurs très important. On a vu leur curiosité. Ils ont envie de s'ouvrir au monde et cela veut dire avoir un peu de liberté pour regarder des films français, historiques, du patrimoine, légendaire ou contemporain.
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