Stands numériques, public élargi, plus de 2 000 œuvres proposées : avec le Covid-19, la Fiac se réinvente en ligne
Pour la première fois de son histoire, la Foire internationale d'art contemporain ne se tiendra pas au Grand Palais à Paris, comme à son habitude, mais en ligne sur une plateforme accessible librement.
Après avoir annulé son édition 2020 en raison de la crise sanitaire, la Fiac se réinvente cette année. Au lieu de se tenir dans son lieu habituel, au Grand Palais à Paris, la Foire internationale d'art contemporain est organisée en ligne. Du jeudi 4 mars au dimanche 7 mars, l'événement a lieu sur la plateforme fiac.viewingrooms.com. Plus de 2 000 œuvres d'art son accessibles librement.
Au total, 210 galeries provenant de 28 pays exposent chacune cinq ou dix de leurs œuvres, pour un tarif maximal de 1 000 euros, bien loin du prix minina d'un stand à la Fiac (environ 35 000 euros).
"La vraie finalité de cette plateforme en ligne est de proposer un contenu en complément de ce qui est présent dans les événements physiques."
Jennifer Flay, directrice de la Fiacà franceinfo
Pour la directrice de l'événement, cette première édition numérique fait figure de répétition générale, car lors de l'édition qui se tiendra en octobre prochain, physiquement au Grand Palais éphémère, une version numérique aura également lieu.
"Je pense qu'on aura compris beaucoup de choses en cette période de pandémie et de confinement, estime Jennifer Flay. On sait dorénavant que l'expérience physique et sensuelle de l'œuvre d'art est totalement irremplaçable, mais par contre que les plateformes digitales peuvent être de véritables plus."
Toucher un public plus large
Parmi les nouveautés de cette édition en ligne : l'affichage du prix des œuvres, peu fréquent à la Fiac. Il faut compter 217 euros pour une impression numérique d'un dessin de Claude Closky, plus d'un million d'euros pour une peinture de Pierre Soulages.
Pour les galeristes, les foires en ligne sont avant tout un outil de communication. "Cela permet de faire vivre et de diffuser, de faire connaître à une audience beaucoup plus large les artistes que vous défendez, explique Christian Berst, spécialisé dans l'art brut, qui participe pour la première fois à la Fiac. C'est très important parce que c'est la première pierre à un édifice, à une relation qui peut ensuite devenir durable et déboucher sur une vente ultérieure."
Les professionnels en conviennent, pour l'instant, les foires ne rivalisent pas commercialement avec les rendez-vous classiques. "On a dû faire sept ou huit foires en ligne au cours des derniers mois, raconte François Dournes, directeur de la galerie Lelong. Il y en a une qui a été particulièrement réussie, on a réalisé environ 20% du chiffre qu'on ferait habituellement dans une foire classique. En dehors de cet exemple-là, la part tombe à 5% ou même moins. Bien sûr, on fait tout ce qu'il faut pour bien mettre en valeur les oeuvres, bien les choisir, mais on ne se fait pas d'illusion sur l'issue concrète." Avec cette édition en ligne, la Fiac espère donc bien garder le contact avec ses visiteurs étrangers, en espérant les retrouver à leur retour à Paris.
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