"L’Hélice Terrestre" : l’étonnante œuvre troglodyte de Jacques Warminski fête ses 30 ans
Il la qualifiait d’archi-sculpture. L’œuvre d’une vie pour le plasticien angevin Jacques Warminski, disparu en 1996 à l’âge de 50 ans, qui était tombé amoureux de ce village troglodytique, typique du Saumurois, laissé à l’abandon depuis des années. C’est là qu’il va réaliser son Hélice Terrestre, à la fois sous terre, en sculptant la pierre de tuffeau, mais aussi à ciel ouvert avec un espace extérieur modelé dans le béton, faisant écho aux formes, aux personnages, présents dans la partie souterraine. Une œuvre qui aspire littéralement le visiteur, mettant en éveil tous ses sens.
La passion des troglos
Né en 1946 à Angers, Jacques Warminski est diplômé des Beaux-Arts d’Angers et de l’Ecole Boulle à Paris en architecture d’intérieur. Enfant, il est déjà fasciné par ce monde des troglodytes, et c’est tout naturellement qu’étudiant, il travaillera sur le sujet en voyageant dans le bassin méditerranéen a la découverte des habitats souterrains dans plusieurs pays.
Quelques années plus tard, Warminski décide de redonner vie au village troglodytique de l’Orbière situé à Gennes-Val-de-Loire dans le Maine-et-Loire, et d’y créer cette œuvre hors normes. "C’était complètement abandonné depuis une vingtaine d’années, et en fait il a mis pratiquement 20 ans pour racheter le village, puisque chaque troglo appartenait à des familles différentes. C’était vraiment un mode de vie qui l’intéressait au plus haut point, et une forme architecturale qui le passionnait", raconte Danièle Cerneau, secrétaire de l’association Artrodytespace qui entretient et fait vivre ce lieu unique.
Un chantier titanesque
Jacques Warminski aura travaillé cinq ans pour réaliser son Hélice Terrestre, extrayant plus de mille tonnes de roche des galeries et coulant trois mille tonnes de béton pour la partie extérieure. Pour les visiteurs qui la découvrent, c’est toujours une expérience singulière et un peu magique. "Jacques expliquait fort bien qu’il voulait que les spectateurs pénètrent dans son œuvre. Et toutes les œuvres qu’il a fait, il a fait d’autres œuvres, c’était toujours avec cet esprit là, c’est-à-dire de rentrer, de pénetrer dedans, et il disait toujours : l’Hélice Terrestre, c’est aussi un parcours sensoriel", se souvient Jean-Luc Cerneau, le président d’Artrodytespace.
L’Hélice Terrestre et le village de l’Orbière forment aussi un lieu d’accueil et de création pour les artistes, avec des résidences, ateliers, expositions, spectacles ou concerts. Enfin, pour les 30 ans du lieu, deux espaces troglodytiques du village proposent une exposition jusqu’à fin octobre sur l’histoire de Jacques Warminski et de son œuvre, avec photos, dessins et vidéos.
Le site vous accueille tous les jours durant l'été. Tarifs de 3 à 6 euros.
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