En Corse, le Frac se déconfine dès le 19 mai avec une exposition de l’artiste tunisienne Najah Zarbout
Après de longs mois de fermeture, le Fonds régional d’art contemporain de Corte rouvre ses portes. C’est l’artiste tunisienne Najah Zarbout qui inaugure les retrouvailles avec le public.
L’exposition s’appelle Thanaya, entre plis et chemins. A travers ses œuvres, Najah Zarbout transporte le visiteur au coeur de l’archipel de Kerkennah, d’où l’artiste est originaire. Ses créations très lumineuses et linéaires nous invitent à nous interroger sur des thèmes sociétaux chers à l’artiste : l’écologie et l’immigration.
Le papier doit s'exprimer tout seul
Najah Zarbout travaille le papier qu’elle découpe, plie, lacère et grave. "C’est un support très sensible et, à chaque fois, j’essaye de le faire parler, de ne pas poser quelque chose, de ne pas mettre beaucoup de couleurs. Le papier doit s’exprimer tout seul", explique l’artiste.
Migrants et écologie
Kerkennah, tout petit territoire insulaire entre la Tunisie et Lampedusa, en Italie, est depuis 2016 une terre de départ et de naufrage des migrants. Un crève-cœur pour l’artiste qui a passé son enfance sur cette île. Un petit personnage apparaît souvent dans ses créations. Il représente ces migrants clandestins qui risquent leur vie en voulant échapper à la misère. "Le point de départ de ce travail est un événement qui est arrivé en 2016 lorsqu'une centaine de morts ont été retrouvés sur les côtes de Kerkennah. Ça m'a bouleversée", raconte la jeune femme.
La crise écologique est l’autre sujet d’inquiétude de l’artiste. Une thématique qu’elle aborde également dans ses oeuvres avec, par exemple, ces palmiers morts d’une plage de Kerkennah à qui Najah Zarbout a rajouté des palmes. Des installations et des vidéos complètent cette exposition qui est à découvrir à Corte jusqu’au 30 juin.
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