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A Orléans, le Fonds régional d'art contemporain accueille en résidence un couple d’artistes afghans persécutés par les talibans

La solidarité envers les réfugiés se manifeste aussi dans le milieu culturel. Pour le Frac Centre-Val de Loire, c'était un devoir d'accueillir ce couple qui avait fui son pays. Face à l'actualité, une même démarche est en cours pour des artistes ukrainiens.

Article rédigé par Stéphane Hilarion
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Lida et Shukran Shirzad dans leur atelier du Frac Centre-Val de Loire à Orléans (Loiret), en mars 2022. (CAPTURE D'ÉCRAN FRANCE 3)

Ils s’appellent Lida et Shukran Shirzad. En Afghanistan, elle était professeure d’arts plastiques, lui, comédien, chanteur et peintre. "C’est parce qu’on est artistes qu’on a quitté l’Afghanistan, parce qu’on était menacés. Je travaillais comme acteur dans des séries pour la télévision, en même temps je faisais du théâtre, et on était persécutés à ce moment-là par les talibans. Moi, je voulais commencer une nouvelle vie, meilleure qu’en Afghanistan", témoigne Shukran. Depuis quelques jours, lui et son épouse ont investi leur nouvel environnement de travail, un atelier situé au sein du Frac d’Orléans, loin de la menace talibane.   

Artistes afghans en résidence
Artistes afghans en résidence Artistes afghans en résidence (FTR)

"C’est le rôle du musée d’accueillir l’étranger"

Shukran a dû fuir son pays en 2017, direction la Turquie où Lida le rejoindra en 2019. Le couple décide alors de rallier, en bravant tous les dangers, l’île grecque de Lesbos. Ils y resteront deux ans et créeront sur place une école pour les réfugiés. Ecole détruite dans le gigantesque incendie qui ravagea le camp de Mória en septembre 2020. C’est à ce moment-là que le couple est contacté par le Frac qui propose de l’accueillir à Orléans en résidence permanente. "On n’avait pas d’avenir, il n’y avait plus d’espoir. Lorsque le Frac nous a dit qu’il nous accueillait, j’étais tellement contente, je ne peux pas vous le décrire, je n’ai pas les mots pour le dire", raconte Lida.

Pour le directeur du Frac d’Orléans, Abdelkader Damani, les accueillir était une évidence : "Quand on a entendu parler de cette vague de migration et de ces réfugiés afghans, nous ne pouvions pas tourner la tête ailleurs. Il nous fallait donc prouver que notre Frac était la fabrique du réel que nous voulons, que nous participons à la vie de la société. C’est le rôle du musée d’accueillir l’étranger."

Le couple d'artistes peut désormais travailler tranquillement, soutenu par les équipes du Frac. (CAPTURE D'ÉCRAN FRANCE 3)

Avec la même philosophie, et face à la guerre menée en Ukraine par la Russie, l’institution culturelle a engagé des démarches pour accueillir dans les prochaines semaines des artistes ukrainiens qui ont dû quitter leur pays pour fuir les combats et les bombardements.

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