La mairie de Sevran recouverte de graphs
L'objectif : changer l'image de la ville
Le but "était d'offrir un lieu institutionnel symbolique à un collectif d'artistes sevranais afin de les laisser s'exprimer librement sur les murs mêmes de l'hôtel de ville", a expliqué le maire (Europe Ecologie Les Verts), soulignant que "l'art est fait pour provoquer des choses".
"Il fallait rectifier le tir, changer l'image de la ville et oublier les images de violences" a expliqué de son côté Manu, 23 ans, un des cinq grapheurs initiateurs du projet. "C'est énorme d'avoir pu grapher sur la mairie, un bâtiment officiel. Et en plus, la surface du préfabriqué était intéressante", a-t-il insisté.
La mairie de Sevran est en partie installée depuis 40 ans dans un bâtiment en préfabriqué. Ce bâtiment devrait être détruit dans "un ou deux ans" lorsque la mairie entrera dans de nouveaux locaux, en construction aujourd'hui.
La genèse d'un projet original qui mise sur l'expression artistique
En juin dernier, le maire de la ville, Stéphane Gatignon, en avait appelé aux Casques bleus pour rétablir la sécurité dans sa commune. L'artiste grapheur Erdeurien avait alors interpellé l'édile sur la nécessité de changer l'image de Sevran.
"Dans le nouveau monde, la question de l'art, de la culture et du sport est fondamentale" et "on peut dire qu'un petit bout a commencé ici aujourd'hui, avant que petit à petit ça se fasse partout en France", a espéré Stéphane Gatignon.
Pour le maire de Sevran, "la création est dans ces territoires urbains où le monde entier se retrouve" et "il faut permettre à cette création artistique d'exploser si on veut donner un sens politique à ce nouveau monde".
Stéphane Gatignon se distingue régulièrement par ses idées originales. Il est également l'auteur du livre "Pour en finir avec les dealers", paru en avril 2011, qui plaide pour la légalisation du cannabis afin de lutter contre le trafic et les dérives mafieuses, qui selon lui engendrent la violence et empoisonnent sa cité.
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