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L'architecte Le Corbusier était aussi peintre : exposition au musée Soulages

Le monde entier connaît Le Corbusier architecte, mais qui connaît Le Corbusier peintre ? Le musée Soulages de Rodez présente à partir de samedi cette face méconnue de l'un des architectes majeurs du XXe siècle. Une exposition qui souhaite révéler au public la face "humaniste" et la puissance créatrice de celui auquel reste accolée l'image d'un bétonneur. A voir jusqu'au 20 mai.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Temps de lecture : 3min
Une toile de Le Corbusier exposée au musée Soulages de Rodez en janvier 2018.
 (Eric Cabanis / AFP)

Un dialogue constant entre l'architecte et le plasticien

"Ce qui est intéressant c'est l'alchimie que Le Corbusier a mené tout au long de sa vie entre ses créations plastiques et ses architectures", explique le commissaire et scénographe de l'exposition, Jacques Sbriglio, lui-même architecte et spécialiste de Le Corbusier.

Dans les 500 m2 de l'exposition, cent-trente oeuvres, peintures, sculptures et dessins provenant de la fondation Le Corbusier dialoguent dans un face à face didactique avec des photos de ses créations architecturales. 
A l'entrée de l'exposition Le Corbusier au musée Soulages de Rodez.
 (Eric Cabanis / AFP)

Un parcours en trois époques distinctes

L'exposition propose un parcours en trois époques, un découpage proposé par Le Corbusier lui-même dans "un livre testament", "L'atelier de la recherche patiente", paru en 1960, cinq ans avant sa mort.

Il y donne une lecture de son travail créatif, qui s'inscrit dans trois courants artistiques : La période "Puriste" (1920-1928), puis la période des "Objets à réactions poétiques" (1928-1939) et enfin la période "Brutaliste", celles où il va réaliser ses oeuvres majeures comme la cité Radieuse à Marseille, La chapelle de Rochamp (Haute-Saône) ou le capitole de Chandigarh (Inde).

Visite guidée

A l'entrée, on découvre une immense photo de Le Corbusier en tenue de travail, chemise à carreaux et iconiques lunettes noires. Il dessine courbé sur son bureau.
 

Une visiteuse à l'exposition Le Corbusier au musée Soulages de Rodez.
 (Eric Cabanis / AFP)
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La période "Puriste"

Devant une série de toiles des années 20, le conservateur commente : "c'est une peinture assez sèche... ascétique". Les toiles sont signées de son vrai nom, Charles-Edouard Jeanneret-Gris, il n'est pas encore devenu Le Corbusier. Il vient d'écrire un manifeste, "Après le cubisme", avec son ami le peintre Amédée Ozenfant. "Il joue avec des formes qu'il va utiliser dans son architecture. Il y a un rapport évident entre ce qu'il peint et ce qu'il va construire".


Face aux toiles, un panneau rassemble un patchwork de photos en noir et blanc, notamment la célèbre villa Savoye, dans les Yvelines, véritable manifeste du modernisme.
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La période "Objets à réactions poétiques"
A partir de 1928, "Le Corbusier ramasse tout ce qu'il trouve, galets, cordes, bouts de bois", commente encore M. Decron, devant des toiles de la seconde période, dite des "objets à réactions poétiques". "Ce sont des toiles beaucoup plus poétiques, moins construites".

L'historien d'art relève les couleurs plus vives, "par exemple dans la Nature morte au hachoir (1928) les galets sont orange, bleu,  vert". Puis il désigne les évolutions similaires des bâtiment de l'époque : la villa le Sextant (Charente-Maritime) construite en pierre, les murs courbes de la fondation Suisse à Paris.
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La période "Brutaliste"
Deux immenses tapisseries introduisent à la période "Brutaliste". "Il y a une parenté avec Miro ou les découpage de Matisse. Le dessin est dominé, les personnages sont dessinés d'un seul geste".

Ce travail épuré se retrouve logiquement dans les édifices des années 40 à 60 : le béton brut de décoffrage de la cité Radieuse (Marseille), le voile majestueux de la toiture de la chapelle de Ronchamp qui reprend la forme des cornes du minotaure. L'animal mythologique dont il peint une série dans les années 50.

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