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L'architecte japonais Shigeru Ban lauréat du prix Pritzker 2014
L'architecte-humaniste japonais Shigeru Ban, spécialiste des structures en carton et du "low-tech", s'est vu décerner le prix Pritzker 2014, la récompense suprême de l'architecture. En France, Ban a réalisé le Centre Georges Pompidou de Metz et travaille sur le projet de Cité musicale de l'île Seguin, près de Paris.
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Parlant de cet architecte de 56 ans originaire de Tokyo, la Fondation Hyatt qui finance le Prix Pritzker, véritable "Nobel de l'architecture", a souligné "l'élégance et le caractère inventif" du travail de Shigeru Ban. Elle évoque aussi et surtout les "incessants efforts humanitaires" d'un architecte connu avant tout pour ses constructions d'abris pour victimes de désastres naturels ou de violences.
Des abris et des classes en carton imperméabilisé
Fils d'un cadre de chez Toyota et d'une styliste de haute-couture, Shigeru est fasciné dès son jeune âge par les charpentiers qu'il voit s'affairer dans la maison familiale en bois. C'est à la prestigieuse université Waseda qu'il s'initie et touche à tous types de matériaux (bois, papier, bambou, etc.) pour ses projets et maquettes. Le déclic a lieu en 1995 avec le tremblement de terre de Kobe au Japon. "J'étais choqué par la situation des réfugiés et j'ai voulu leur venir en aide". Il a conçu des abris temporaires faits de tubes de carton imperméabilisé, avec une toiture en toile de bâche.
En 2008, il a construit des salles de classe provisoires également avec des tubes de cartons pour les enfants victimes du tremblement de terre dans la province chinoise du Sichuan. Par la suite, Ban a beaucoup oeuvré dans les zones dévastées par le tsunami et le séisme de mars 2011 dans le nord-est du Japon.
Du Centre Pompidou Metz à la cathédrale en papier de Christchurch en Nouvelle Zélande
L'architecte est également connu pour la cathédrale en papier de Christchurch en Nouvelle Zélande ou encore pour le Centre Georges Pompidou de Metz. En France, il travaille également sur le projet de Cité musicale de l'île Seguin, près de Paris. Ban, qui a aussi des bureaux à Tokyo et à New York, trouve "qu'il est plus facile de travailler au Japon qu'en France où il faut se battre". "Il y a des différences culturelles et c'est pour cela que j'ai choisi d'avoir un associé français, Jean de Gastines", dit-il.
Des abris et des classes en carton imperméabilisé
Fils d'un cadre de chez Toyota et d'une styliste de haute-couture, Shigeru est fasciné dès son jeune âge par les charpentiers qu'il voit s'affairer dans la maison familiale en bois. C'est à la prestigieuse université Waseda qu'il s'initie et touche à tous types de matériaux (bois, papier, bambou, etc.) pour ses projets et maquettes. Le déclic a lieu en 1995 avec le tremblement de terre de Kobe au Japon. "J'étais choqué par la situation des réfugiés et j'ai voulu leur venir en aide". Il a conçu des abris temporaires faits de tubes de carton imperméabilisé, avec une toiture en toile de bâche.
En 2008, il a construit des salles de classe provisoires également avec des tubes de cartons pour les enfants victimes du tremblement de terre dans la province chinoise du Sichuan. Par la suite, Ban a beaucoup oeuvré dans les zones dévastées par le tsunami et le séisme de mars 2011 dans le nord-est du Japon.
Du Centre Pompidou Metz à la cathédrale en papier de Christchurch en Nouvelle Zélande
L'architecte est également connu pour la cathédrale en papier de Christchurch en Nouvelle Zélande ou encore pour le Centre Georges Pompidou de Metz. En France, il travaille également sur le projet de Cité musicale de l'île Seguin, près de Paris. Ban, qui a aussi des bureaux à Tokyo et à New York, trouve "qu'il est plus facile de travailler au Japon qu'en France où il faut se battre". "Il y a des différences culturelles et c'est pour cela que j'ai choisi d'avoir un associé français, Jean de Gastines", dit-il.
La Fondation Hyatt mentionne non seulement "ses incessants efforts humanitaires" mais également le fait que l'architecte "a voyagé pendant 20 ans sur les lieux de catastrophes, naturelles ou humaines, pour travailler avec des citoyens, des bénévoles, des étudiants, afin de dessiner et construire des abris recyclables, à bas coûts, qui redonnent de la dignité" aux victimes.
L'"engagement pour des causes humanitaires de Shigeru Ban constitue un exemple pour tous", poursuit la Fondation.
Humilité
Humilité
"L'innovation n'est pas limitée par le type de construction pas plus que la compassion n'est limitée par un budget. Shigeru a fait de notre monde un plus bel endroit", a encore indiqué le jury du Prix Pritzker, créé en 1979 par Jay A. Pritzker et doté de 100.000 dollars.
"C'est un grand honneur pour moi, et je dois être prudent. Je dois continuer à écouter les gens avec lesquels je collabore, que ce soit pour mes commandes privées ou dans mon travail pour les victimes de désastres", a réagi l'architecte, cité par la Fondation, et qui se trouvait à Paris lorsqu'il a appris sa distinction. Shigeru Ban qui fut lui-même membre du jury de ce prix censé récompenser une carrière, a également ajouté qu'il ne pensait pas "avoir encore atteint ce niveau pour le moment" et qu'il voyait plutôt dans ce prix un "encouragement" pour son travail.
Un "VAN" pour sillonner le monde
Un "VAN" pour sillonner le monde
En 1995, Shigeru Ban a fondé une organisation non-gouvernementale baptisée VAN (Voluntary Architects' Network). Depuis, il a parcouru le monde, partout où la nature a frappé avec violence: Japon, Turquie, Inde, Sri Lanka, Chine, Haïti, Italie, Nouvelle-Zélande, et dernièrement les Philippines.
Ban, qui recevra son prix le 13 juin prochain à Amsterdam, succède au palmarès de ce prix à un autre Japonais, Toyo Ito, lauréat de l'édition 2013.
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