À Grenoble, l'exposition "Retour vers le futur" raconte comment des grands projets abandonnés auraient pu changer la cité dauphinoise
L'exposition présentée à La Plateforme de Grenoble jusqu'au 3 décembre 2022, propose de redécouvrir l'histoire de grands projets d'urbanisation tombés dans les oubliettes.
Imaginez la ville de Grenoble transformée en cité thermale dotée de cabines pour se déplacer dans le centre et d'un ascenseur urbain qui desservirait un campus universitaire. Ces projets avant-gardistes n'ont jamais vu le jour. Et pourtant, ils ont bien existé dans les esprits des architectes et ingénieurs au cours de l'histoire de la capitale iséroise.
L'exposition "Grenoble : Retour vers le futur" redonne vie à ces trois projets d'urbanisme. Ils sont à découvrir à la galerie de la Plateforme jusqu'au 3 décembre 2022.
Poma 2000 pour une ville propre
Dans les années 1970, la ville de Grenoble interroge déjà les effets de la pollution dans les centres urbains. Le projet Poma 2000 intègre un réseau de transport en commun en site propre, où comment des cabines sur rail auraient pu s'implanter dans l'agglomération grenobloise et se construire pour partie au-dessus les boulevards et avenues. Ce nouveau plan de déplacement a réellement existé comme le prouvent ces photos de cabines dans la ville neuve.
Mais finalement, il n'est resté qu'au stade d'ébauche. La raison ? Le choc pétrolier qui impacte l'économie mondiale en 1973. "L'État a décidé d'arrêter de financer la création de nouveaux transports publics et a préféré retourner au tramway", explique Coline Delacoux, ancienne étudiante en urbanisme et en architecture.
Des témoignages et des images
À travers des photos et des documents d'époque, le parcours présente comment le visage de Grenoble aurait pu être différent.
Dès le milieu du XIXe siècle, avec le développement des activités thermales, Grenoble attise les convoitises. Entourée de montagnes et de sources, elle aurait pu devenir une station thermale par l'adduction des eaux de sources chaudes de la Motte-les-Bains. Pour ce faire, les ingénieurs de l'époque imaginent un aqueduc de 40 kilomètres qui aurait transporté l'eau. Le projet n'aura finalement pas lieu pour raisons politiques.
Dans les années 1950, c'est un autre grand projet qui voit le jour. Transformer la Bastille en acropole Universitaire. Ce quartier emblématique de Grenoble a failli être un important campus universitaire desservi entre autres par un ascenseur urbain.
"C’était des raisonnements futuristes, pour que la ville qu’on imagine ait de l’avance sur les autres villes", rapporte Nicolas Tixier, le commissaire de l'exposition. Tous ces documents constituent un héritage. Un témoignage du passé "On a eu la chance de rencontrer beaucoup de personnes qui nous ont donné des photos, des livres et des articles car les gens ont vécu cette période-là", ajoute Nicolas Tixier.
Des projets d'hier qui résonnent aujourd'hui
Au-delà du voyage dans le temps et de l'invitation à découvrir une cité utopiste, cette exposition est une ouverture sur l'urbanisme et le poids des choix d'hier et d'aujourd'hui sur l'avenir des métropoles. Une base de travail importante pour les élus écologistes de la ville. "Nous, à Grenoble, on a lancé la démarche Grenoble 2040, justement pour permettre de réfléchir à ce que sera la métropole de demain, explique Margot Belair, adjointe à la mairie de Grenoble chargée de l'urbanisme. Et du coup, on fait ça avec le regard de scientifiques et de chercheurs qui nous apportent autre chose à nous, humbles décideurs politiques que nous sommes".
"Grenoble : Retour vers le futur" à La Plateforme jusqu'au 3 décembre 2022
Ouvert du mercredi au samedi de 13h à 19h
Entrée gratuite
9 Place de Verdun
38000 Grenoble
Tél. : 04 76 42 26 82
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