Affaire d'Orsay : le musée réfute, ATD insiste
Alors que la polémique autour de cette affaire révélée mardi continue à enfler, le musée d'Orsay a redit dans un communiqué "regretter l'incident". Une famille défavorisée, qui visitait le musée d'Orsay en compagnie d'un bénévole d'ATD-Quart Monde, a été priée samedi de quitter les lieux par des agents de surveillance après plusieurs plaintes de visiteurs concernant son "odeur".
Le musée d'Orsay se défend
"Une image totalement déformée du musée d'Orsay et de ses personnels est mise en avant à partir d'un cas très particulier qui est beaucoup plus complexe que la lecture simplificatrice qui en est faite", se défend le musée.
"De nombreuses plaintes d'autres visiteurs" avaient été enregistrées samedi après-midi. "Dans ces conditions, une inaction des agents de surveillance sollicités aurait pu leur être reprochée", indique le musée. "De façon courtoise et sans scandale, les trois visiteurs (...) ont été raccompagnés vers la sortie et se sont vu rembourser leurs billets", redit Orsay.
"Dans leur état, ces trois personnes n'étaient manifestement pas en mesure de visiter le musée dans des conditions préservant leur dignité", souligne l'établissement. "L'accueil de visiteurs du champ social doit être préparé pour qu'il se passe dans de bonnes conditions, préservant la dignité des personnes concernées", insiste le musée.
ATD-Quart Monde menace de porter plainte
De son côté, l'association ATD-Quart Monde envisage de porter plainte contre le musée pour "atteinte aux libertés". La plainte se justifie car "contrairement à ce qu'a dit hâtivement Mme Filippetti, on est bien dans de la discrimination pour origine sociale", estime Pierre-Yves Madignier, président d'ATD-Quart Monde, tout en reconnaissant qu'un tel délit n'existe pas dans le code pénal.
"Nous ce qu'on revendique c'est que ça soit introduit dans le code pénal", poursuit-il, car "donner le signe que quand on vit dans des conditions très difficile, on puisse se faire 'jeter' d'un musée, c'est quelque chose qui dans notre République est véritablement insupportable", ajoute-t-il.
La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a jugé mercredi "regrettable" l'incident, tout en réfutant l'idée d'une "faute morale" du personnel.
"Mme Filippetti n'a pas pris la mesure du problème", estime M.Madignier. "Il nous paraît extrêmement grave qu'un établissement public dont le rôle est de permettre l'accès à la culture à tous les citoyens, et en particulier pour ceux qui en sont le plus éloignés, se comporte de cette manière".
Le ministère de la Culture a demandé au musée un rapport circonstancié.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.