A la découverte du retable d'Issenheim

Après deux ans de restauration, le retable d'Issenheim, du peintre Matthias Grünewald, fera son retour dans la collection permanente du musée Unterlinden de Colmar. Cette œuvre de 6 mètres de large et 4 mètres de haut a été peinte voilà cinq cents ans. Composée de trois panneaux, elle se trouvait dernière l'autel du couvent-hôpital à Issenheim, en Alsace. Il se lit comme un livre : la crucifixion, puis la Vierge et la résurrection, et enfin Saint-Antoine, le patron du couvent, sculpté dans le bois. Des monstres peuplent les toiles, de même qu'un psychédélique Christ ressuscité.

De nombreux mystères

"Derrière moi, se trouve la crucifixion. Il y a un Christ horrible, vous ne trouverez jamais aucun Christ aussi horrible que ça. Regardez les mains tétanisées par la mort, regardez le corps avec les marques de la flagellation, les vaisseaux éclatés. C'est horrible, c'est terrifiant", commente Pantxika de Paepe, conservatrice du musée Unterlinden de Colmar. Elle raconte que les malades qui arrivaient devant ce Christ devaient se dire que lui aussi avait souffert. Pour donner de l'espoir, la Vierge à l'enfant, ses couleurs chatoyantes et ses messages cachés apparaissent. Les nombreux mystères que recèle l'œuvre font du retable l'une des peintures les plus énigmatiques de l'histoire de l'art.