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"American sniper" de Clint Eastwood fait polémique aux Etats-Unis

"American Sniper" sort ce mercredi en France. Aux Etats-Unis, le film de Clint Eastwood a déjà rapporté plus de 300 millions de dollars au box-office, un total digne d'un film de super héros. Un succès tellement inattendu et massif qu'"American sniper" est devenu un phénomène de société avec les polémiques qui l'accompagnent.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  ("American sniper", le dernier film de Clint Eastwood, fait polémique © Warner Bros.)

La droite conservatrice incarnée par Sarah Palin adore American sniper . La gauche libérale, elle, reproche au film de ne pas interroger l'intervention en Irak et de stigmatiser les musulmans. Pendant que le réalisateur Michael Moore critique sur Twitter la lâcheté des snipers, Bill Maher, chroniqueur sur la chaîne HBO, dénonce un film de propagande.

 

Bill Maher, présentateur de Real Time with Bill Maher, explique que "Démineurs n'a rapporté que 17 millions de dollars parce que c'était un film ambigu qui posait des questions. Là, c'est du pur héros américain. Le type est un patriote psychopathe et on l'adore. "

 

Ce n'est pas le type de débats que l'équipe d'American sniper avait en tête. Clint Eastwood et son acteur Bradley Cooper répètent en boucle qu'ils ont simplement voulu montrer comment la guerre pouvait affecter un militaire et sa famille. Une sorte d'hommage aux 2,5 millions de soldats revenus d'Irak et d'Afghanistan.

 

Pour Paul Rieckhoff, président d'une organisation de vétérans d'Irak et d'Afghanistan (IAVA), le film est à cet égard une réussite. "C'est le meilleur outil que nous ayons à notre disposition depuis le début de la guerre en Irak. Alors on peut pinailler sur les imprécisions techniques ou son discours politique mais au final, c'est un film qui connecte des millions de personnes avec l'expérience en Irak et ce qu'ont vécu nos soldats. Et il nous donne la possibilité de parler du retour à la vie civile ou de la politique étrangère. "

Une question de point de vue 

"Beaucoup d’Américains se sont identifiés à cette situation, aux soldats mais aussi à la famille de ce sniper. Ce n’est pas un film de guerre, c’est un film qui parle aussi de l’arrière et comment cela se passe pour les familles, " explique François Durpaire, universitaire et militant spécialisé dans les questions d'éducation et de diversité culturelle aux Etats-Unis et en France.

 

Michèle Obama a dit : "Ce film correspond à ce que les familles m’ont dit, à ce que j’entends lorsque je vais voir des mères de familles qui ont perdu leur fils ou vu leur mari revenir du front. "

 

François Durpaire note qu’il y a "encore beaucoup de débats politiques sur l’Irak et ce film est le reflet de ces débats. "

L'interview de François Durpaire, universitaire et militant spécialisé dans les questions d'éducation et de diversité culturelle aux Etats-Unis et en France

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