Cuisine : passer son CAP pour se reconvertir
La cuisine est une passion française. Les amateurs tentent de rivaliser avec les chefs dans des émisssions de télé, mais pour certains particuliers, ça va encore plus loin. Ils étaient tailleurs de pierre, travaillaient dans la culture ou a l'hôpital, ils veulent tout plaquer pour passer un CAP de cuisine. Nous les avons suivis dans leur tentative de reconversion.
Vous avez tous des projets bien définis.
Face au chef, une dizaine d'élèves, entre 18 et 47 ans, ils ont tout lâché pour changer de vie.
Je travaille actuellement dans un pressing.
Je suis traductrice-rédactrice et je fais ce CAP pour faire une reconversion.
Premier jour de formation, d'abord une visite des lieux. C'est parti pour huit mois et déjà l'impatience.
C'est déjà mettre les mains à la pâte. Apprendre à couper, à utiliser les ustensiles.
Pour se mettre dans le bain, apprendre à se servir d'un couteau.
C'est un couteau dont le fil reste toujours sur la planche. Attention les doigts.
Mehdi sera leur formateur toute l'année, il s'occupe aussi d'élèves plus jeunes et constate la différence.
C'est bien là, je vous demanderais de bien vous entraîner. Il y a une certaine maturité, un vécu, je pense qu'ils ont plus conscience de l'intérêt de leur formation.
Le plat du jour, une soupe. L'ancienne traductrice Eva, savoure cette première journée.
Je ne sais pas si c'est de la fierté mais il y a beaucoup d'enthousiasme de me lancer là-dedans.
Aujourd'hui, Eva se forme au métier dont elle rêvait plus jeune et a quitté son emploi dans lequel elle se sentait figée.
Ce n'est pas un problème que j'avais avec mon métier mais vraiment le fait d'être derrière un ordinateur toute la journée. J'avais envie d'être dans le mouvement, de travailler manuellement.
Eva passera une bonne partie de l'année en stage dans ce restaurant. La formation lui reviendra a 5.000 euros qu'elle paie elle-même. Un investissement qui porte déjà ses fruits.
Je m'attendais à éplucher les pommes de terre et je suis déjà en train de faire des plats compliqués.
On fera le salé à la truffe blanche tranquillement après.
Gregory Marchand est un des jeunes chefs en vue de la capitale. Il a vu défiler des stagiaires de tous les âges et salue le courage d'Eva.
Faut avoir un bon caractère pour faire ça, sortir de sa zone de confort et se remettre en question, commencer en bas de l'échelle, ça va être dur. Après c'est une question de volonté, certains apprennent très vite.
C'est vraiment énormément de choses nouvelles. C'est aussi dur que d'apprendre à lire.
Le moment tant redouté du coup de feu arrive. Entourée de cuisiniers plus jeunes qu'elle, Eva doit trouver sa place. Elle a une petite année pour devenir cuisinière.
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