Crimes sexuels : appel au secours
Un appel au secours d'une femme de 41 ans, violée quand elle en avait 5. La violence du traumatisme a provoqué chez elle une amnésie. Elle a oublié cette agression, réapparue lors d'une séance d'hypnose Les délais de prescription ne lui permettent pas de porter plainte. Elle demande à la Cour de cassation de statuer.
Des dessins d'un enfant de 5 ans, ceux de Cécile. Elle dessine son violeur et écrit "au secours". Ces croquis datent de février 78, quelques mois après son viol.
Ma mère les a conservés. A l'époque, personne n'a réagi.
Cécile ne dira rien à ses parents des faits qu'elle finira par oublier.
Ces faits étaient totalement absents de ma conscience. C'est difficile à expliquer mais je les ai gommés. Mais j'ai subi l'impact psychique, psychologique de ces faits, puisque, à l'adolescence, j'ai connu des difficultés typiques des victimes d'abus sexuels.
Cela vous revient en mémoire à quel moment.
J'ai poussé la porte d'un hypnothérapeute. Dans les 2 minutes où il m'a couchée sur la table, j'ai hurlé le surnom de mon agresseur, et vu en détail une des scènes de contrainte. Le traumatisme a été encrypté dans mon inconscient, et a ressurgi telle une bombe atomique en 2009. J'avais le sentiment d'être victime, en 2009, d'un fait datant d'il y a 32 ans.
En 2011, Cécile souhaite porter plainte. Trop tard pour la justice.
On n'a pas pu déposer plainte car on n'avait pas conscience des faits. On demande à la cour de considérer que notre délai de prescription doit courir à partir de la conscience des faits.
Un mineur victime de viol a jusqu'à 20 ans après sa majorité pour porter plainte. La cour de cassation décidera le 18 décembre s'il faut changer ce délai en cas d'amnésie traumatique.
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