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Mondial 2022 : au Qatar, locataires et fans paient le prix des loyers qui s'envolent

De nombreux habitants de Doha ont dû quitter leur logement à cause de baux non-renouvelés ou de l'augmentation des loyers avant le Mondial.

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Un site de construction pour la Coupe du monde au Qatar, le 13 octobre 2022. (GIUSEPPE CACACE / AFP)

Une semaine de préavis seulement. Reem, qui travaille pour une grande entreprise qatarie, a été priée de quitter son appartement sur l'île de la Perle, à Doha, son propriétaire ayant décidé de le louer au prix fort pendant le Mondial 2022. Sur les réseaux sociaux, les témoignages affluent et selon des propos recueillis par l'AFP, de nombreux résidents du Qatar se sont retrouvés dans cette situation ces derniers mois au moment où leur propriétaire a refusé de renouveler leur bail. D'autres ont dû choisir entre payer plus pendant un ou deux ans et chercher moins cher ailleurs.

"Nous nous sommes sentis humiliés. Nous avons dû déménager (...) dans un hôtel avec toutes nos affaires dans des sacs et des cartons", raconte Reem, une trentenaire qui vit à Doha depuis quatre ans et n'a accepté de divulguer que son prénom. Comme des dizaines de ses collègues, son entreprise lui avait trouvé, il y a deux ans, un appartement dans une tour. Récemment, sa direction les a informés que le propriétaire ne souhaitait pas renouveler leurs baux et qu'ils avaient une semaine pour quitter des appartements "réservés (...) pendant la Coupe du monde" du 20 novembre au 18 décembre.

"Des gens essayent de tirer parti de la situation"

"Les loyers ont augmenté le mois dernier", constate aussi Nabil Ghorra, un Libano-Américain de 59 ans résidant également sur l'île de la Perle. "J'ai l'impression que des gens essayent de tirer parti de la situation".

Des banderoles de joueurs de la Coupe du monde sur des immeubles de Doha, au Qatar, le 16 octobre 2022. (GIUSEPPE CACACE / AFP)

"La plupart des propriétaires sont des Qataris qui veulent profiter de la période (du Mondial), donc ils sont sans pitié", indique un responsable d'une société immobilière, demandant à rester anonyme. Selon lui, Doha subit actuellement une hausse moyenne des loyers de l'ordre de 10% (le pourcentage autorisé par la loi) mais certains propriétaires augmentent les prix "de manière folle". Anum Hassan, chargé de la recherche pour le cabinet de conseil international Valustrat Group au Qatar, estime que "les loyers ont augmenté de 40% en moyenne sur un an dans certaines zones".

Plus d'un million de visiteurs attendus

Ce phénomène touche aussi les supporters qui viendront dans le riche émirat gazier pour assister à la première Coupe du monde dans le monde arabe. Sur le site booking.com, des appartements de la tour dans laquelle vivait Reem sont loués 1 700 euros par nuit pour 14 jours minimum (soit 24 000 euros au total), alors que son loyer était de 2 500 euros par mois.

Sur Airbnb, les appartements pour deux personnes sont loués en moyenne 2 500 euros par nuit et 77 000 euros pour le mois. Le loyer mensuel minimum d'une villa est d'environ 13 000 euros mais les prix peuvent grimper jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros.

Le Qatar, petit pays aux capacités d'hébergement limitées, espère accueillir plus d'un million de visiteurs pendant le Mondial. Certains effectueront des allers-retours depuis les pays voisins le temps d'une journée. Pour loger les autres, les organisateurs ont mis en place une plateforme, avec des prix maîtrisés, pour 130 000 hébergements dans des hôtels, bateaux de croisière, appartements, préfabriqués et tentes. Hors de ce cadre, les propriétaires sont libres de fixer leurs tarifs mais la récente mise sur le marché de milliers de chambres d'hôtel (réservées par les organisateurs mais finalement annulées) pourrait faire baisser les prix.

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