Coupe du monde de football : la Suède à deux marches de vaincre sa malédiction
En vieilles habituées. Face à une Espagne encore novice à ce niveau en Coupe du monde, les Suédoises disputeront, mardi 15 août, leur 16e demi-finale en 27 participations à des tournois majeurs (Euro, Mondial, Jeux olympiques). Une constance qui ne les empêche toutefois pas de traîner une malédiction. Depuis leur victoire lors du premier championnat d'Europe féminin de 1984, la sélection n'a plus jamais soulevé de trophée.
En battant le Japon (2-1), Peter Gerhardsson a certes franchi son quatrième quart de finale en compétition depuis son arrivée sur le banc suédois en 2017. Mais il reste sur une troisième place au Mondial 2019, une médaille d'argent aux Jeux olympiques à Tokyo après avoir perdu la finale contre le Canada aux tirs au but et une défaite en demi-finale du dernier Euro face à l'Angleterre.
Un problème avec la "culture de la gagne" ?
Souvent interrogé sur cette absence de titre, le sélectionneur a toujours refusé de s'abandonner à la fatalité. "Je ne crois pas à la notion de 'gagnant' ou à quoi que ce soit de ce genre. Il suffit de regarder les JO où on a juste manqué un penalty décisif", avait-il balayé début juillet pour l'agence AP. "Le coach a pour habitude de dire que cela se joue sur des détails", résume Mia Eriksson, analyste suédoise.
De quoi, néanmoins, questionner au pays sur la mentalité qui règne chez les Blagult. "En Suède, on est très humbles par nature. On dit rarement que l'on est les meilleures. Si bien que les médias se demandent tous si nous avons un problème avec la culture de la gagne, voire si nous en avions même une en sélection", poursuit cette spécialiste du football féminin.
"Ce n'est pourtant pas une coïncidence si nous avons eu beaucoup de bons résultats dans les derniers tournois, a pour autant rappelé la joueuse de Chelsea, Johanna Kaneryd, dimanche en conférence de presse. Je pense qu'il est temps [de remporter quelque chose]".
L'optimisme règne avant l'Espagne
À deux matchs de vaincre cette malédiction, la Suède pourra compter sur sa grande expérience face aux Espagnoles, qui n'avaient jamais gagné un match à élimination directe en compétition avant cette édition du Mondial. "On connaît l'enjeu à ce niveau. Le sentiment que nous avons éprouvé l'été dernier après la défaite 4-0 contre l'Angleterre était loin d'être agréable et je sais que chaque membre de notre équipe ne veut plus jamais le ressentir", a assuré la milieu Nathalie Björn avant la rencontre.
Cette débâcle à l'Euro 2022 a largement soudé le groupe selon Mia Eriksson. La Suède part d'ailleurs avec plus de certitudes que l'an passé, où elle avait été contrainte de changer sa ligne défensive à chaque match en raison de cas de Covid. "L'équipe arrive à maturité. Elle a intégré de nombreux styles de jeu, différents schémas tactiques inculqués par Peter Gerhardsson, détaille l'analyste. Elles sont flexibles et savent s'adapter contre n'importe quel adversaire". Après la qualification, l'entraîneur avait justement comparé ses joueuses à des bourdons, louant leur qualité de pressing sur les Nippones.
"On a la force mentale pour gagner les matchs de différentes manières : un but en toute fin de match contre l'Afrique du Sud, une démonstration contre l'Italie, aux tirs au but contre les Etats-Unis… On a déjà tout vécu", a encore estimé la capitaine Kosovare Asllani dans l'émission The Recap Show diffusée avant les quarts sur la chaîne YouTube RE-INC.
Depuis leur arrivée sur le sol océanien, tout sourit aux Jaune et Bleu. En difficulté face aux Américaines en huitièmes de finale, les Scandinaves ont pu compter sur une performance phénoménale de leur gardienne, Zecira Musovic, pour rester en vie. Tandis que la défenseure Amanda Ilestedt ne cesse de marquer (4 buts). Autant de signes qui permettent à la Suède d'enfin croire en sa bonne, et première, étoile.
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