Coupe du monde de football : Damaris Egurrola, la trinationale qui a refusé les championnes du monde américaines pour les Pays-Bas
Elle a probablement compris assez tôt qu’il ne lui faudrait que confirmer les espoirs placés en elle durant sa jeunesse pour que les plus grandes sélections du monde s’intéressent à elle. Trinationale, Damaris Egurrola a finalement choisi les Pays-Bas, au détriment de la sélection espagnole, mais également des Américaines, qu’elle affronte jeudi 27 juillet dans la nuit.
Née en Floride, la milieu défensive a quitté les USA à l'âge de six ans alors que sa famille s'installait au Pays basque espagnol dont son père est originaire. Initiée au football du côté sud des Pyrénées, c'est donc tout naturellement vers les équipes de jeunes de la Roja qu'elle s'est tournée, une fois remarquée du côté de l'Athletic Bilbao. Avant un revirement soudain.
Une opposante de plus au sélectionneur Jorge Vilda
Vainqueure de l’Euro U19 avec l’Espagne en 2017, Damaris Egurrola effectue ses débuts deux ans plus tard chez les A, sans pour autant être retenue pour la Coupe du monde en France. Plus rappelée depuis par Jorge Vilda, celle qui venait de rejoindre l'Olympique lyonnais en provenance d'Everton tombe alors des nues en novembre 2021 lorsque le sélectionneur ibérique décrié déclare publiquement avoir tenté de la sélectionner, sans qu'elle n'ait jamais donné suite.
"La dernière fois qu'il m'a appelée, c'était en 2019. Un entraîneur peut choisir ses joueuses, mais cela ne lui donne pas le droit de mentir, lui avait répondu la milieu dans un entretien à El Confidential, révélant au passage qu'elle comptait changer de nationalité sportive. Je ne sais pas s'il a un problème avec moi. Je me souviens juste de la finale du Mondial U20, lorsqu'il m'avait critiquée à la mi-temps, à tel point que j'avais entamé la deuxième période en larmes".
Le cœur Oranje
Le divorce consommé, deux options s'offrent alors à Damaris Egurrola, et pas des moindres, puisque les deux finalistes de la Coupe du monde 2019 la courtisent. Elle opte finalement pour la patrie de sa mère au début de l'année passée, poussée par sa coéquipière néerlandaise Daniëlle Van de Donk à l'OL, et le coach national de l'époque, Mark Parsons.
"Son plan A était l'Espagne mais je ne crois pas que les Pays-Bas aient eu tant de mal à la convaincre", estime Cecilia Lagos, journaliste spécialiste du football néerlandais pour ESPN. "Petite, j'avais beaucoup de maillots des Pays-Bas pour les soutenir lors des Coupes du monde. Quand ils ont joué contre l’Espagne, je soutenais les Pays-Bas", révélait justement la joueuse à Forbes, une fois son choix annoncé.
"Les Etats-Unis la voulaient et cela aurait été un choix logique car il n'y a pas mieux. Mais elle a grandi en venant voir sa famille à Groningue. C'est un attachement profond chez elle".
Cecilia Lagos, correspondante aux Pays-Basà franceinfo: sport
Clin d'œil du destin, c'est justement à Groningue que Damaris Egurrola honore sa première cape avec les Lionnes sous les yeux de ses proches, avant d'inscrire un doublé au match suivant et de disputer l'Euro 2022 quelques mois plus tard. Des débuts rêvés pour elle qui ne parlait pas un mot de néerlandais. "Aujourd'hui encore elle ne le maîtrise pas totalement. Elle le comprend mais répond toujours en anglais", détaille la journaliste. Désormais dans la rotation de la mécanique orange, Damaris Egurrola a l'occasion de montrer qu'elle a pris la bonne décision, en tournant le dos aux championnes du monde en titre.
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