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Coupe du monde 2022 : "Une campagne générale" de critiques "sans commune mesure", estime un spécialiste en géopolitique du sport

Par la voix de son émir, le Qatar estime "qu'aucun autre hôte n'a subi" un tel flot de critiques pour l'organisation de la compétition. Mais pour Jean-Baptiste Guégan, le pays gazier récolte "aussi peut-être ce qu'il sème".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des touristes prennent des photos devant un panneau de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, à Doha le 23 octobre 2022.  (JEWEL SAMAD / AFP)

L'émir du Qatar a dénoncé, mardi 25 octobre, une campagne de critiques "sans précédent" contre son pays à propos de l'organisation de la Coupe du monde de football dans ce petit pays du Golfe. Devant l'assemblée consultative du pays gazier, Tamim ben Hamad Al-Thani estime "qu'aucun autre pays hôte n'a subi" un tel flot de critiques. "C'est vrai que c'est une campagne générale qui est sans commune mesure", a estimé mardi sur franceinfo Jean-Baptiste Guégan, spécialiste en géopolitique du sport. "Mais peut-être aussi qu'il récolte ce qu'il sème. À force de chercher l'exposition, on la trouve et il faut assumer", nuance l'enseignant.

franceinfo : Le Qatar a-t-il été plus critiqué que d'autres pays ?

Jean-Baptiste Guégan : Il y a effectivement une campagne qui consiste à pointer des défauts qui correspondent à la réalité. C'est vrai que c'est une campagne générale qui est sans commune mesure. On n'a jamais eu une telle ferveur pour aller critiquer le Qatar, mais peut-être aussi qu'il récolte ce qu'il sème. À force de chercher l'exposition, on la trouve et il faut assumer le fait qu'il y a des choses qui ne sont pas ultra positives qui en sortent.

Est-ce qu'on peut parler de racisme ?

Cela va plus loin. Peut-être que d'autres acteurs, voisins du Golfe, ont tout intérêt à critiquer le Qatar. Ce double standard c'est peut-être aussi un propos qui est destiné à l'Occident et finalement à des pays qui sont relativement proches et aussi aux voisins qui ont une fâcheuse tendance à apaiser leurs relations avec le Qatar et à mettre en place des stratégies d'influence pour critiquer son action et son rayonnement actuel.

Quand la Russie et la Chine avaient accueilli les JO ou la Coupe du monde de football, des critiquent avaient aussi été émises ?

Oui, des voix s'étaient élevées, à commencer par les ONG et la majeure partie des médias s'en était fait l'écho. Mais cela n'avait jamais eu la même ampleur qu'aujourd'hui avec le Qatar. On a une obsession qatarienne assez prononcée et le discours est objectivement et majoritairement critique que ce soit de la part des ONG ou des médias.

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