Coupe du monde 2022 : y a-t-il plus de surprises cette année que dans les récentes éditions ?
L'Australie, la Corée du Sud ou encore le Maroc. La phase de groupes de cette édition 2022 de la Coupe du monde s'est achevée vendredi 2 décembre, et avec elle son lot de qualifiés surprises. Dans le passé récent de la riche histoire du Mondial, plusieurs équipes ont déjà créé la petite histoire dans la grande, s'offrant une épopée imprévisible et déjouant le sort qui leur était a priori réservé au départ de l'édition.
Avec sept qualifiés "surprise" (Etats-Unis, Australie, Japon, Corée du Sud, Sénégal, Pologne, Maroc) sur les seize en huitièmes de finale, cette édition 2022 a donc déjà accouché de scénarios exceptionnels. Mais est-elle particulièrement marquée du sceau de l'imprévu ? Le tableau d'ensemble final le révèlera, mais elle se situe déjà parmi les plus surprenantes du XXIe siècle. Retour sur les nations qui ont bousculé l'ordre établi pour se révéler au monde entier, et qui pourraient donner des idées aux surprenants qualifiés pour les huitièmes.
1994, 2010 et 2014, des éditions riches en surprises
S'il y a trois éditions qui ont particulièrement fait la part belle aux surprises avant 2022, ce sont bien 1994, 2010 et 2014. En 1994, ce ne sont pas une mais deux équipes surprises qui rejoignent le dernier carré : la Bulgarie et la Suède, qui ont privé la France du Mondial. Dans une édition où l'Irlande se qualifie pour son deuxième huitième de finale et l'Arabie Saoudite son premier, la Bulgarie d'un certain Hristo Stoichkov, Ballon d'Or cette année-là, parvient à se glisser jusqu'en demi-finales en battant au passage l'Allemagne, tenante du titre. De son côté, la Suède du jeune Henrik Larsson (23 ans) ne s'inclinera que face au Brésil, futur vainqueur.
En 2010, la Coupe du monde s'est largement mondialisée, et le panel d'équipes en huitièmes en témoigne : une équipe africaine, deux asiatiques, et sept américaines. Parmi celles-ci, deux vont sortir du lot : le Ghana et le Paraguay, qui vont tous les deux atteindre les quarts. Après leur première participation réussie en 2006, les Black Stars poussent l'aventure un rang plus loin en 2010, n'échouant qu'au terme d'un match devenu historique face à l'Uruguay et l'arrêt de la main de Luis Suarez. De l'autre côté du tableau, le Paraguay, sorti premier d'un groupe qui comptait le tenant du titre italien, propose sa défense de fer au Japon, battu aux tirs au but, puis à l'Espagne, qui ne s'en sort que grâce à un but de David Villa à la 83e minute, avant de filer au titre. Le coup n'est pas passé loin pour l'Albirroja.
Enfin, l'édition 2014 restera marquée par un des parcours les plus improbables de l'histoire du Mondial, celui du Costa Rica. Après un premier huitième de finale en 1990, la Seleccion atteint cette fois les quarts à la stupeur générale. Les coéquipiers de Keylor Navas, exceptionnel, battent la Grèce aux tirs au but, avant d'échouer de justesse face aux Pays-Bas, à nouveau aux tirs au but. Le Costa Rica échoue de très près à devenir la troisième nation ne provenant ni d'Europe ni d'Amérique du Sud à atteindre les demi-finales (après les États-Unis en 1930 et la Corée du Sud en 2002).
2002 et 2018, un demi-finaliste que personne n'avait vu venir
La Corée du Sud, justement, a réalisé un des parcours les plus surprenants de la Coupe du monde. En 2002, pour le premier Mondial organisé en Asie, le pays hôte réalise un parcours absolument hors normes en battant le Portugal en phase de groupes, puis écartant tour à tour l'Italie et l'Espagne pour se hisser dans le dernier carré de "son" Mondial. La Corée du Sud devient la première nation asiatique à se hisser en demi-finales de Coupe du monde, et ne s'incline que de justesse face à l'Allemagne de Michael Ballack. "Nous sommes loin des meilleurs. Mais nous avons des soldats. Chaque joueur pense : 'Si le commandant le dit, nous le suivrons les yeux fermés'", justifiait le sélectionneur Guus Hiddink. Dans l'autre demi-finale, une deuxième nation surprise verra son rêve brisé par le Brésil : la Turquie de Emre, Hakan Sükür et Recber Rüstü.
En 2018, une autre nation se hisse dans le dernier carré, et même mieux cette fois, alors que personne ne l'attendait ici : la Croatie. Voir les Vatreni, cités parmi les outsiders, en huitièmes de finale est presque attendu. Les voir en demi-finales est déjà plus surprenant, eux qui seulement rejoint le dernier carré en 1998, battus par la France. Rejoindre la finale relève du rare exploit, tant elles sont d'ordinaire l'apanage des nations sud-américains ou d'Europe occidentale. Dépassés par les Bleus en finale, les coéquipiers de Luka Modric, élu Ballon d'Or notamment grâce à cette finale cette année-là, sont passés par un trou de souris (deux séances de tirs au but et une victoire en prolongations) mais ils font désormais partie des finalistes du Mondial.
2006, l'exception
S'il y a une édition qui n'a pas eu le relief de ses consœurs, c'est sans doute celle de 2006. L'Ukraine, en rejoignant les quarts de finale, a bien mérité son titre de surprise, mais les autres affiches ne comportent que des habitués : Allemagne-Argentine, France-Brésil et Angleterre-Portugal. Toutes les "petites" nations qualifiées se sont arrêtées au stade des huitièmes de finale : Suède, Australie, Equateur ou Ghana.
Une seule nation "surprise" au stade des quarts de finale, la Coupe du monde n'y était plus habituée, et elle va rapidement ensuite reprendre sa métamorphose jusqu'à celle qui se déroule au Qatar, qui ouvre son tableau final à partir de samedi. Quel chemin suivra cette édition 2022 ?
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