Coupe du monde 2022 : rebondissements pour l'Argentine, catastrophe pour le Brésil... On a vécu la journée la plus folle du Mondial

Il est presque une heure du matin à Doha et jusqu’au bout du bout, les Néerlandais protestent. La victoire vient d’être enlevée par l’Argentine aux tirs au but (2-2, 4-3 t.a.b.), mais Denzel Dumfries et Noa Lang s’en prennent à plusieurs joueurs de l’Albiceleste, qui fêtent leur qualification pour les demi-finales. Dans la cohue, Lionel Messi est élu homme du match sous les ola d’un stade Lusail entièrement acquis à la cause argentine. Cette 21e journée de Coupe du monde s'achève après avoir certainement offert le plus beau de ce que cette compétition est en mesure de proposer.

Avant la célébration des joueurs argentins sur la pelouse, en communion avec leurs hinchas présents en tribunes, un séisme secoue Doha un peu plus tôt dans la journée : les Brésiliens quittent la compétition, défaits par la Croatie. Dans le centre des médias du stade Lusail, quatre-vingt-dix minutes avant le quart de finale entre l’Argentine et les Pays-Bas, tous les journalistes essaient de se faire une place près d'un téléviseur pour scruter la performance de Neymar et de ses coéquipiers, favoris pour la victoire finale dans ce Mondial.

Quand Marquinhos s’élance et rate le dernier tir au but, synonyme de qualification pour la Croatie (1-1, 4-2 t.a.b.), les journalistes brésiliens présents s’enfoncent un peu plus dans leur siège. Confiants après l’ouverture du score en prolongation par Neymar, qui égale Pelé, leur monde s’écroule. "Pourquoi Neymar n’a-t-il pas tiré le premier tir au but ?" Le débat s'ouvre. Plus tard dans la soirée, alors que l’Argentine mène, le numéro 10 brésilien annoncera ne pas "garantir à 100%" de rejouer avec le sélection brésilienne.

Messi électrise le stade Lusail

Sur le parvis du stade Lusail, l’élimination du Brésil fait le bonheur des supporters argentins, qui chambrent leurs voisins sud-américains. Optimistes, les hinchas savent qu’ils éviteront un duel face au Brésil en demi-finale en cas de qualification. Sur le terrain, un homme se trouve au centre de l’attention : Lionel Messi. Sa montée en puissance dans ce Mondial se confirme. Le septuple Ballon d’or délivre une superbe passe cachée, offrant son premier but à Nahuel Molina, avant d’inscrire un penalty pour donner un break d’avance à l’Albiceleste.

Que peut-il alors arriver à l’Argentine ? Dans les tribunes, les supporters argentins s’en donnent à cœur joie, chantent dans une ambiance de Bombonera. Ils resteront plantés là pendant de longues minutes à l'issue de la rencontre, à hurler leur bonheur en tribunes, dans ce même stade qui accueillera la finale dont ils rêvent tant le 18 décembre. Mais entre temps, ils se sont tus. Un long moment.

Le peu de Néerlandais présents à Lusail ne parvient pas à se faire entendre mais leur équipe vient de réaliser l’improbable : revenir à égalité alors qu’elle était menée de deux buts à la 82e minute. Wout Weghorst égalise après une combinaison improbable sur coup franc, digne d’un jeu vidéo. Du jamais-vu. L’Argentine de Messi vacille. La crainte d’assister aux dernières minutes de la Pulga en Coupe du monde envahit les tribunes. 

L'histoire se répète 

Car Louis van Gaal n’a pas perdu un match depuis qu’il a repris la sélection des Pays-Bas il y a un an et demi. Il ne s’est jamais incliné, non plus, en Coupe du monde. En 2014, il avait été éliminé aux tirs au but par l’Argentine en demi-finales. L’histoire se répète, cette fois en quarts. Ce vendredi 9 décembre a également vu l'un des grands noms du football européen, celui de l'entraîneur de 71 ans, se mettre en retrait sans que l'on sache si c'est de manière définitive.

Messi de son côté, savoure. L’Argentin prend ses responsabilités en tirant le premier tir au but. Sur celui victorieux de Lautaro Martinez, la Pulga court pour aller enlacer un autre Martinez. Emiliano, dit "Dibu" Martinez, vient de réaliser deux arrêts face aux tirs au but des Néerlandais. Après la victoire, alors que Memphis Depay tient un discours au milieu d'un cerclé formé par les Oranje, les joueurs argentins s’éternisent sur la pelouse du stade Lusail.

Ils pourraient y camper avant la demi-finale de mardi qui s’y jouera également. Ce sera face à la Croatie, miraculée après avoir remporté deux séances de tirs au but consécutives contre le Japon et le Brésil. Ainsi se termine ce vendredi, le jour le plus fou. Avant peut-être de nouvelles péripéties samedi, pour les deux derniers quarts de finale du Mondial.