Angleterre-France : "On sait que 90% des buts vont venir de lui"... Chez les Bleus, la "Mbappé dépendance" n'inquiète personne
Depuis le début de la Coupe du monde, en équipe de France, il y a Kylian Mbappé et les autres. Avec cinq buts et deux passes décisives, l’attaquant des Bleus est à l'aube du quart de finale Angleterre-France, samedi 10 décembre, le meilleur joueur de la compétition. Et pour se rendre compte de la peur qu’il suscite chez ses adversaires, il suffisait ces derniers jours de discuter avec des journalistes anglais et d'observer les titres des unes britanniques. Kylian Mbappé, lui, "ne regarde pas la presse", assurait Youssouf Fofana jeudi.
Le buteur du Paris Saint-Germain, qui n’a pris la parole qu’une fois depuis le début du Mondial, se concentre sur son jeu. "Très calme et déterminé", selon Youssouf Fofana, il rayonne. Pour le moment, l’équipe de France en profite : Kylian Mbappé est impliqué sur sept des neuf buts tricolores dans ce Mondial. Depuis un an et le Final Four de la Ligue des nations, il a participé à 63 % des buts des Bleus (16 buts et sept passes décisives sur les 36 réalisations françaises).
La France est entrée définitivement dans l’ère Mbappé. Le forfait de Karim Benzema et le positionnement plus reculé d’Antoine Griezmann donnent toute latitude au prodige de Bondy, qui répond pour le moment présent. Dans cette Coupe du monde, seule l’Argentine semble autant se reposer sur un joueur - Lionel Messi en l’occurrence. Le Brésil dépend de son côté de Neymar, mais dans une moindre mesure.
Même quand il n'est pas bon, il est décisif
"Pour moi, il n’existe pas de dépendance" à Kylian Mbappé, écartait Adrien Rabiot mercredi. Avant, dans la phrase suivante, d’assurer que "80 à 90 % des buts vont venir de lui". Un double discours étonnant, qui oblige à se poser la question suivante : que faire si le Parisien se trouvait dans un mauvais jour samedi 10 décembre, lors du quart de finale entre l’Angleterre et la France ?
Conscient de la dépendance de son équipe à son numéro 10, Didier Deschamps a subtilement évité la question vendredi : "Kylian a cette capacité à pouvoir faire des différences et même sur le dernier match [contre la Pologne], où il n’était pas au mieux de sa forme par rapport aux deux premiers, il s'est quand même montré décisif." Autrement dit, si Kylian Mbappé n’est pas bon, il le sera quand même parce qu’il finira par marquer ou donner une passe décisive.
De son côté, l’Angleterre prépare un plan anti-Mbappé depuis plusieurs jours. Les médias anglais ne cessent d'en parler, comme les joueurs des Three Lions en conférence de presse. L’équipe de France devra trouver d’autres solutions pour espérer faire mal aux Anglais si ces derniers ont trouvé comment museler Kylian Mbappé - stratégie "que recherchent toujours 19 équipes de Ligue 1", souriait Youssouf Fofana.
"On a aussi d'autres joueurs qui peuvent faire la différence"
Se focaliser sur l'attaquant du PSG, c’est oublier bien vite la présence d’autres armes côté tricolore. "On a aussi des joueurs qui peuvent faire la différence d’une autre manière", a rappelé Adrien Rabiot mercredi. Le milieu des Bleus pensait certainement à Antoine Griezmann, qui peut être décisif par la passe ou sur coups de pied arrêtés. Ou à Ousmane Dembélé, auteur d’une première période étincelante contre le Danemark, qui devra faire des différences sur son côté droit contre l'Angleterre.
"Pouvoir répartir le danger pour notre adversaire, ça leur évite [aux Anglais] de focaliser uniquement leur attention sur Kylian", expliquait Didier Deschamps vendredi. Un journaliste anglais nous confiait également il y a quelques jours son incompréhension par rapport au traitement d'Olivier Giroud. Tout le monde ne parlerait que de Kylian Mbappé alors que l’ex-attaquant d’Arsenal et de Chelsea a déjà inscrit trois buts dans ce Mondial, devenant le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France.
L’attaque de l’équipe de France n’est donc pas totalement soumise à la forme du numéro 10, et peut également compter sur Kingsley Coman – le douzième homme du groupe tricolore –, Randal Kolo-Muani ou encore Marcus Thuram en sortie de banc. Mais Kylian Mbappé reste tout de même "l’arme principale" des Bleus, selon Adrien Rabiot. "Pourquoi se priver d’une telle arme ?" Celle-ci n’a toujours pas fait défaut depuis le début de la Coupe du monde, et ce n’est pas le moment qu’elle s’enraye.
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