Cinéma : "Une place sur la Terre"

Cinéma, avec la sortie mercredi d'un film d'auteur. "Une place sur la Terre" ou la rencontre sensible d'un photographe solitaire, incarné par un Benoît Poelvoorde déroutant, et d'une étudiante désenchantée.

Benoît Poelvoorde, Ariane Labed, une rencontre comme on en voit peu au cinéma : une alchimie réussie. Il joue un photographe solitaire, alcoolique, dont le seul ami est un petit garçon de son immeuble. Elle est une étudiante idéaliste, qu'il découvre par sa fenêtre, pendant qu'elle s'acharne sur une étude de Chopin. Elle devient son modèle et, à son insu, le photographe marginal retrouve une raison de vivre.

Il ne cherche pas a être marginal. Il vit avec le monde, mais en dehors, alors qu'il photographie le monde, mais il n'a plus de contacts.

J'ai pas rencontré beaucoup de gens comme vous.

Moi non plus, j'ai pas rencontré.

Je commence ma journée très, très bas, sans jamais savoir comment passer d'un jour a l'autre. Je laisse venir Il se passe toujours quelque chose, et on est déjà demain. Je ne pense pas beaucoup a l'avenir, mais je conserve toujours en moi le secret espoir que quelque chose va me sortir de mon quotidien.

Il y a la beauté de cette rencontre Il y a une complicité. Ça ne situe pas dans le langage amoureux qu'on connaît.

Il y a quelque chose de romantique dans ma dérive.

Si vous aimez tant les ongles, vous pouvez bouffer le mien.

Une romance entre deux êtres, qui ne veulent pas vivre à n'importe quel prix. Une jeune femme en équilibre sur le fil de la vie, et un artiste qui ne peut que figer son mal-être sur sa pellicule. Et la question : comment trouver sa place sur la Terre.

Ça existe encore à notre époque des gens qui osent faire de tels films. Il n'y a pas de robots qui se battent, ni de vampires.

Je voulais vous remercier. Vous avez du talent.

La preuve qu'un film d'auteur bien ficelé vaut tous les effets spéciaux et nous bouscule tout autant.