: Vidéo On a testé le lancer de hache, le nouveau jeu qui envoie du bois
A Paris, une salle est désormais entièrement dédiée à cette discipline tranchante et originale. Franceinfo a tenté l'expérience, avec les conseils aiguisés du maître des lieux.
Vous avez l'âme d'un bûcheron ? Lâchez-vous. Depuis un mois, à Paris, une salle est désormais consacrée à la noble discipline du lancer de hache. "J'ai découvert ce concept en passant au Canada", explique le fondateur des Cognées, Thomas Morel, jeudi 19 octobre. Et "ce n'est pas que pour les hipsters", précise le trentenaire, qui accueille franceinfo dans ses nouveaux locaux, où flotte une odeur de sciure. Des palettes d'épicéa patientent dans un coin, le temps d'être transformées en cibles.
Nul besoin d'être taillé comme un déménageur pour faire voltiger le métal. Ici, la technique doit être aussi aiguisée que la lame. Formez tout d'abord un angle droit entre le manche et l'avant-bras, en figeant le poignet. Puis montez l'épaule et déroulez le bras, tout en engageant légèrement le corps vers la cible. Vous y êtes ? Après quelques essais, un bruit sourd et bref – "schtok" – devrait récompenser vos efforts. "C'est un peu plus marrant que les fléchettes", commente Thomas Morel, chemise à carreaux sur le dos.
"C'est un vrai sport"
La discipline a des origines plus ou moins attestées. Thomas Morel évoque les francisques, armes que les Francs jetaient, avant de préciser que ce type de "lancer existe depuis dix ou quinze ans au Canada et en Europe de l'est". Aux Etats-Unis, la tendance est en vogue depuis dix-huit mois et plusieurs salles ont déjà ouvert leurs portes à Chicago, Washington, Nashville ou Denver. Pour le moment, la salle parisienne accueille une clientèle plutôt masculine. "Environ 30% des joueurs sont des femmes", précise le fondateur du concept.
Plusieurs modes de jeu sont disponibles, inspirés des fléchettes. Il faut compter une heure pour une session, en présence d'instructeurs, et trois joueurs au maximum par piste. "C'est un vrai sport", insiste le jeune homme. Avant d'ouvrir son affaire, Thomas Morel a même pris conseil auprès de Pierre Cazoulat, champion du monde de lancer de couteau et de hache. Mais il a toutefois adapté la discipline pour toucher le grand public, en élargissant les cibles et en réduisant la distance de lancer à quatre mètres.
Pas d'alcool pour les bûcherons parisiens
Fabriqués en bois de caryer, arbre d’Amérique du Nord, les outils pèsent environ 700 grammes. Spécialement conçus pour le lancer, ils manquent de puissance pour abattre un arbre, mais restent tranchants. Il faut s'employer quelque peu pour arracher les haches, quand elles sont fichées dans le bois. Le jeu nécessite donc de respecter quelques règles de sécurité : pas de chaussures ouvertes, pas de course dans les allées... Ainsi, Les Cognées ne vendent pas d'alcool. Au Valhalla de Bretteville-sur-Odon (Calvados), une autre salle lancée en octobre, la bière est autorisée, mais il faut souffler dans un éthylomètre avant de s'élancer.
Le lancer de hache est un marché encore nouveau en France et ce concept tranchant se heurte parfois aux inquiétudes des partenaires potentiels. Thomas Morel, d'ailleurs, a mis trois mois pour trouver un assureur. Après des débuts "encourageants", il espère désormais conquérir sa cible. Et ressent toujours une "petite montée d'adrénaline, quand la hache touche le bois".
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