Chine : une journée de pollution ordinaire
Voici ce qui serait la région la plus polluée du monde. Reubeille, au Nord de Pékin.
Journée ordinaire dans la province du Hebei qui encercle Pékin. On n'y voit pas à 200 mètres, on est constamment dans cet espère de brouillard au milieu des camions qui se croisent pour rien. Le taux de pollution tourne autour de 300, neuf fois celui de la norme de l'Organisation mondiale de la santé. Le Hebei a la réputation d'être la région du pays avec le plus fort taux de pollution. Parmi les dix villes les plus polluées de Chine, sept sont dans la province. Alors, on est habitué à cette purée de pois malodorante.
Ça fait deux ou trois ans que je porte ce masque, c'est plus ou moins efficace. Maintenant même en été on connaît des jours de pollution.
Ça fait une dizaine d'années qu'on a cette pollution, à cause des usines, allez voir la zone industrielle.
En fait, toute la province est une zone industrielle. Les usines se suivent, inlassablement, semblables les unes aux autres crachant des fumées plus ou moins toxiques. Et les camions transportent cette production vers le reste de la Chine. Pour être juste, il faut dire que le gouvernement central chinois et celui de la capitale étaient bien contents de se débarrasser de ces industries lourdes en les installant pas trop loin et pas trop près non plus. Et sur place, on était satisfait des emplois ainsi créés. C'était gagnant-gagnant, c'est devenu perdant-perdant. Mais les autorités locales ne font pas grand-chose même si elles ont promis de réduire leur consommation de charbon d'ici 2017. En attendant, c'est "circulez, y a rien à voir!". On nous reconduira fermement jusqu'aux frontières de la province.
Les pollutions provoquées par cette immense zone industrielle ne respectent naturellement pas les frontières de la commune. Elles sont propagées par les vents dans toutes les directions et en particulier vers Pékin.
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