Centrafrique : patrouilles de l'armée française à Bangui

En Centrafrique le calme est toujours très précaire à Bangui. Les haines entre communauté sont loin d'être apaisées au coeur de ces tensions très vives, les troupes françaises. Cela fait maintenant deux semaines qu'elles sont sur place.

Depuis 48 heures, ces militaires français enchaînent les patrouilles. La situation à Bangui est explosive. 30 morts, 60 blessés, c'est le bilan des derniers affrontements. Pour les Français, c'est une mission à pied donc à risque. Les combats peuvent reprendre à tout moment. Ces civils ont été attaqués par les ex-rebelles.

Ils ont commencé à tirer sur nous, on n'a pas dormi cette nuit.

Les militaires pénètrent dans une zone inconnue.

Cette patrouille a pour objectif de s'enfoncer 4 km dans les terres pour désarmer les anti-Balaka, ces groupes d'auto-défense chrétiens.

La progression est lente, la colonne reste sur ses gardes.

D'autant plus que les miliciens se fondent dans la population.

Il faut se protéger, je ne suis pas un combattant.

Faux, l'homme est un milicien chrétien. Il le reconnaît hors-caméra, il a caché ses armes pour ne pas être désarmé par les militaires français. Ces groupes d'autodéfense, nous sommes allés les rencontrer. Ces miliciens chrétiens ont lancé une attaque contre des civils musulmans quelques heures plus tôt. Pour échapper au désarmement, ils se cachent.

Nous les anti-balaka, nous sommes des mystiques, on peut disparaître en quelques secondes.

Vous êtes prêts à massacrer si besoin est.

S'ils nous massacrent, nous allons aussi le faire.

Chaque jour, de nouveaux blessés a l'hôpital communautaire de Bangui. Ici, on soigne sans distinction chrétiens et musulmans.

On était tous les 6 sous la véranda quand la roquette est tombée, 4 de mes frères et soeurs ont été grièvement touchés. Les plus petits ont eu les jambes criblés d'éclats, ma soeur a eu un oeil arraché.

Sa soeur c'est elle, Louise. Elle a 15 ans à peine.