Cambodge : la solution du micro-crédit
Alors pour aider les plus pauvres, il y a le microcrédit, qui se développe vitesse grand V. Un coup de pouce financier qui révèle souvent de belles histoires humaines. Comme au Cambodge.
Saron Nut est devenue a 68 ans une vraie petite capitaliste. Très modeste sans doute, mais capitaliste. Elle a un petit restaurant de rue qui marche très bien dans la banlieue de Siem Reap au Nord du Cambodge. Bénéfice net par jour: une dizaine d'euros. Pas si mal que ça.
Je peux vivre avec ça, rembourser mes dettes et même envisager d'ouvrir un deuxième restaurant.
Cette petite femme d'affaires doit sa réussite à Chamroeun, un établissement de microcrédit. Micro car il ne prête que des toutes petites sommes : de 35 à 400 euros. Avec des taux intéressants: de 2 à 3,75 %. Chamroeun a prêté 400 euros à notre restauratrice. Elle rembourse consciencieusement, comme la plupart des emprunteurs.
Rien qu'ici dans cette agence, en 4 ans, nous avons prêté pas moins de 450.000 euros. Le montant total des défauts de paiement ne dépasse pas 400 euros.
Chamroeun comme la trentaine d'établissements de microcrédit au Cambodge, était à l'origine une ONG caritative. Dans leur délire collectiviste et leur folie meurtrière, les Khmers rouges dans les années 70 avaient aboli l'argent, la propriété privée, le commerce et même les villes. Quand l'économie cambodgienne a été remise sur pied dans les années 90, les gens ne coomptaient pas en millions mais en centimes. D'où l'idée de ces minis banques. spontanément, c'est vers elles que les Cambodgiens se tournent. Cette famille de pêcheurs du lac Tonlé Sap doit sa survie à un crédit de 75 euros pour 20 m de filets. Elle vient d'en emprunter 100 de plus pour acquérir 30 m de filets.
Nous avons multiplié par deux nos revenus. Je peux maintenant nourrir mes 6 enfants, les envoyer à l'école et rembourser nos emprunts.
Mais Chamroeun n'a pas complètemem abandonné sa vocation caritative. Il suffit de voir le logement de ce paysan pour comprendre qu'il n'offre guère de garantie. A cause d'une blessure, il a dû vendre du bétail et n'a pu ensemencer qu'un petit lopin de terre. Pour acheter des semences et louer une charrue, il a emprunté 180 euros.
Avant, je ne manquais de rien. Avec ma blessure, j'ai dû dépenser 200 euros pour me soigner.
Chez Chamroeun, on sait bien qu'il a aura du mal à rembourser. il demandera peut-être même un délais supplémentaire. On sait aussi qu'il fera tout pour régler sa dette, question d'honneur.
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