Bretagne : explication dans les abattoirs
5 000 salariés travaillent ici. Nous sommes dans le plus grand abattoir porcin de France. L'entreprise tourne à plein régime. Le numéro 1 français du cochon perd de l'argent pourtant. C'est à cause de l'Allemagne.
Un opérateur allemand produit a 2,70 euros, soit 63 centimes moins cher.
Si l'Allemagne peut casser les prix c'est que la-bas il n'y a pas de salaire minimum dans les abattoirs. Un eldorado pour les travailleurs étrangers. Direction le siège du leader de l'abattage en Europe, le groupe Tonnies. Un ancien salarie tente de prévenir les ouvriers sur les conditions de travail.
Lis ça, informe-toi sur tes droits. Avec les Roumains, ce serait difficile. Ils ont très peur.
Impossible de tourner à l'intérieur de l'usine, ni d'interroger la direction. Les seules images sont celles tournées par les salariés. On y parle roumain, polonais, bulgare. 80% de la main-d'oeuvre vient des pays de l'Est, payée 3 fois moins cher qu'un salarié français.
Le travail est vraiment dur, 12 heures parjour, 6 jours sur 7. Il n'y a que 30 minutes de pause toutes les 3h30. Là, on est censé manger, se doucher, aller aux toilettes. C'est impossible.
En France, les salaries des abattoirs découvrent une crise qu'ils nîmaginaient pas en Bretagne Depuis 6 mois, les abattoirs GAD sont en redressement judiciaire. 1 700 salariés sont en sursis. Les salariés demandent ce jour-la des comptes aux actionnaires. Sans repreneur, 800 emplois seront supprimés. Et un nouvel abattoir français sera fermé.
On peut penser que les abattoirs bretons ne seront jamais touches. On n'a pas regardé du côté de l'Allemagne. En 10 ans, ils ont doublé leurs volumes.
Un collectif de patrons d'abattoirs français a porté plainte a Bruxelles pour dumping social afin de mettre fin à la guerre du cochon entre la France et l'Allemagne.
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