Brésil : une population en colère
Quelle ambiance vont trouver les joueurs à leur arrivée dans quelques heures à Sao Paulo ? On s'attend à la fête et à la danse. Mais pas vraiment a ceci: des policiers matraques en main. Avec la grève du métro déclarée illégale, l'atmosphère se tend un peu plus chaque jour.
A 40 km du centre-ville de Sao Paulo, ces Brésiliens viennent jeter un oeil à l'ouvrage. Encore en travaux à 3 jours à peine de la cérémonie d'ouverture. La Corinthians Arena, 61.000 places. Un stade ultra-moderne qui laisse à certains un goût amer.
Je suis très déçu, l'Etat aurait dû investir cet argent dans la santé, l'éducation, les transports. Tout ça pour un stade qui ne sera pas fini à temps.
Chacun ici connaît le prix des travaux, 300 millions d'euros financés aux 2/3 par des deniers publics.
Depuis des semaines, la contestation ne faiblit pas à San Paolo, une partie de la population dénonce les sommes colossales engagées pour l'organisation de la Coupe du monde. il manquerait 700.000 logements dans la ville la plus riche du pays.
Viens, on va apporter de l'eau.
Daniel Rodrigo est chauffeur de bus, un travailleur sans toit poussé à la rue par la flambée des prix et des loyers à l'approche de la Coupe du monde.
Le camp est divisé en groupes : G1, 4.200 familles vivent sans électricité. Sous ces bâches fouettée par le vent sur cette colline qui domine la Corinthians Arena.
Je partage cette place avec deux de mes amis.
Daniel Rodrigo entend faire porter sa voix, continuer à manifester, n'en déplaise aux organisateurs et stars du Mondial.
Ils se foutent de nous, Platini et les autres. Dite-leur de venir ici, venez dormir ici dans les tentes. Et vous nous direz si vous avez encore envie de jouer au football.
Leur passion pour le ballon rond est intacte. Ils l'ont rebaptisée la Coupe du peuple.
Bonsoir Arnaud Comte, vous êtes en direct à Sao Paulo.
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