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Birmanie : les temples de Bagan

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Article rédigé par franceinfo
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on connaît les temples incas ou la grande muraille de Chine. Voici un autre des trésors parmi les plus fascinants de la planète. Il s'agit des temples de Bagan en Birmanie, dont certains ont près de 1.000 ans. Ils ont survécu aux guerres, aux séismes. Ils sont quasiment restés fermés au tourisme pendant un demi-siècle. Aujourd'hui, ils sont à la croisée des chemins.

Au petit matin, au lever du soleil, vu d'une montgolfière, le spectacle est magique. Bagan sort du sommeil. Peu a peu, temples et pagodes apparaissent dans leur splendeur. Il y en a 2317 sur 42 km carrés. Bagan a été la capitale d'un puissant empire birman, du Xle au Xllle siècle, celui qui imposa le bouddhisme dans le pays, jusqu'à ce que les Mongols ne viennent anéantir l'empire. Ce qui en reste est une pure merveille. Et pourtant Bagan n'est pas classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Une injustice flagrante aux yeux des visiteurs.

Il faut absolument qu'il soit reconnu par l'UNESCO. Parce que c'est un site extraordinaire. Moi qui ai beacoup voyagé, c'est rare de voir autant de splendeurs.

L'affaire est politique : en 1996, le processus de classement est engagé puis abandonné. Les généraux qui gouvernaient la Birmanie n'avaient pas l'intention de se plier aux conditions de l'UNESCO en termes de conservation et de restauration. Ils préfèrent le clinquant neuf à l'ancien patiné. Mais tout a changé depuis 2 ans : le nouveau régime se montre plus ouvert Et l'UNESCO qui vient d'engager la procédure de classement paraît prêt à partir sur de nouvelles bases.

Certains temples ont été restaurés un peu hâtivement, sans savoir si c'était conforme à la réalité du monument. Mais ce qui est fait est fait, et les gens l'acceptent maintenant.

Les plus récentes restaurations sont faites dans les règles de l'art Ainsi celle du temple d'Ananda, considérée comme un modèle.

Nous ne mettons aucune couleur, aucun produit artificiel, nous ne faisons que retirer les moisissures et les couches de chaux qui ont été mises au fil de temps.

C'est moins la préservation des monuments qui importe que celle de l'environnement humain et géographique. Bagan a la particularité d'être un site vivant. Entre les temples on cultive la terre et on élève des troupeaux. Certains monuments ont été intégrés dans les villes et villages, et plusieurs sanctuaires bouddhistes font l'objet d'une grande ferveur.

Il faut aussi voir le contexte dans lequel sont ces monuments. Ici nous avons un paysage agricole cultivé. Il ne faudrait pas que les paysans désertent la terre pour le tourisme. Il faut que le paysage fasse partie du patrimoine protégé.

Signe du changement en Birmanie, lors du coup d'envoi de la mission de l'UNESCO, des villageois ont été invités à exprimer leurs craintes. Le classement d'un site provoque en général un boom touristique qui peut être ravageur.

Le gouvernement veut construire des bâtiments dans le nord de Bagan et chasser des villageois, ça risque aussi de détruire des monuments anciens.

Le processus de classement va prendre plusieurs années. Juste le temps de profiter de Bagan avant qu'on se marche sur les pieds.

Coup d'envoi, demain, des Jeux paralympiques, à Sotchi.

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