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Le concours général des lycéens professionnels, "une mini-revanche, montrer qu'on peut aussi réussir"

Les premiers prix du Concours Général seront remis à 130 bacheliers jeudi au sein de la prestigieuse université de la Sorbonne. Parmi eux, des lycéens en Bac Pro, modèles de réussite et d'excellence dans des filières encore dévalorisées.

Article rédigé par Alexis Morel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La finale du Concours général de la voie professionnelle "Métiers de l'électricité" s'est déroulée au lycée Jean Racine de Montdidier, dans la Somme. (ALEXIS MOREL / RADIO FRANCE)

Sa création remonte à plus de 200 ans. Le Concours Général, beaucoup plus difficile que le bac, très sélectif, récompense les meilleurs lycéens français. Annulé en 2020, l'édition 2021 s'achève jeudi 8 juillet avec la traditionnelle remise des premiers prix dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris. 130 candidats seront lauréats, parmi lesquels des bacheliers en voie professionnelle.

Pour les bacs pro métiers de l'électricité, la grande finale nationale a eu lieu au lycée de Montdidier, dans la Somme. Elle a vu s'affronter 8 candidats, sur les 350 postulants au départ. Chacun des lycéens a 14 heures, sur deux jours, pour monter de A à Z une installation électrique. L'un d'entre eux monte "un studio connecté avec de la domotique. Cela va permettre de contrôler de l'éclairage et des volets roulants". Mickaël, originaire de Brest, s'occupe, lui, d'un carport, "un abri à voiture équipé de panneaux solaires pour pouvoir charger le véhicule".

Fierté des lycéens, des familles...

Son père et sa soeur sont électriciens, "c'est un peu comme si je l'avais dans le sang", souffle-t-il. "Ils sont assez fiers de là où je suis arrivé parce qu'eux n'ont pas eu forcément la chance de participer à des concours comme celui-ci."

C'est une grande fierté pour ces jeunes, une revanche aussi pour certains, comme Loïc. "Disons qu'au collège, on ne voulait absolument pas que j'aille en filière professionnelle. Au final, j'y suis arrivé, j'ai tout de suite adhéré au programme, je me suis mis à fond dedans. Et puis trois ans après, je me mets à viser une école d'ingénieurs. C'est une mini-revanche, faire voir qu'on peut réussir en professionnel aussi".

Fierté des enseignants

Ces huit jeunes finalistes sont les meilleurs ambassadeurs d'une voie professionnelle encore parfois dévalorisée. "On a de l'excellence en bac pro et ces élèves-là le montrent", déclare fièrement Moustapha Mankour, professeur d'électrotechnique. "Derrière, la plupart de ces élèves-là vont aller en BTS, donc ils vont faire des études supérieures. Après, pourquoi pas une Licence Pro. Donc ils vont minimum avoir un Bac+2, et peut-être même Bac+5 pour certains."

Et les débouchés sont quasi-assurés pour ces lycéens brillants. "C'est un label qui leur augure une belle poursuite dans le métier au même titre que le premier prix de mathématiques", assure Jean-Marc Strub, l'organisateur de ce concours. "Être dans les huit premiers, c'est quelque chose de très important. Ils peuvent le faire valoir dans leur CV et c'est reconnu par l'ensemble des professionnels de la filière". D'ailleurs, l'entreprise qui fournit le matériel pour cette finale en profite souvent pour repérer les futures recrues.

Le concours général des lycéens professionnels, "une mini-revanche, montrer qu'on peut aussi réussir" - Le reportage d'Alexis Morel

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