Laurent Gaudé rassure les candidats du bac français : son "Tigre bleu" était bien un animal imaginaire
Oui, le "tigre bleu" du bac français qui a donné du fil à retordre aux lycéens des filières ES et S renvoyait bien à un animal imaginaire, et non au fleuve irakien. C'est l'auteur du texte, Laurent Gaudé, qui l'assure.
Vous m'avez compris. Tel est, en substance, le message de l'écrivain Laurent Gaudé aux lycéens. Le prix Goncourt 2004 (pour Le Soleil des Scorta) a tenu lundi 22 juin à rassurer les candidats ayant passé le bac de français (sections S et ES) vendredi 19 juin : le "tigre bleu" qu'il évoque dans un des textes donnés comme sujet renvoie bien à un animal imaginaire, et non au fleuve coulant en Irak.
La rencontre avec un animal mythologique : le tigre bleu
Dans ce texte, tiré de la pièce de théâtre Le Tigre bleu de l'Euphrate (2002) et donné à commenter aux épreuves écrites du bac de français vendredi 19 juin, Alexandre le Grand parle à la mort et raconte une dernière fois sa vie.
"Il évoque notamment la rencontre qu'il a faite avec un animal imaginaire et mythologique : le tigre bleu. Dans ces terres de Mésopotamie où coulent deux fleuves, le Tigre et l'Euphrate, le félin et le fleuve ont le même nom, oui", souligne l'écrivain dans un communiqué transmis par sa maison d'édition, Actes Sud. "La poésie invite, à travers des jeux d'échos, des métaphores, des associations d'idées, à développer l'imaginaire et l'émotion", ajoute l'écrivain.
Vendredi après-midi, les lycéens ont déversé leurs plaintes sur Twitter, craignant avoir mal compris le texte. Ce tigre bleu est-il un félin ou un fleuve ? Beaucoup ont commenté le texte en évoquant un félin, mais le regrettaient après coup, persuadés qu'il s'agissait en fait d'un fleuve.
Zéro pointé aux médias
"Après quatre heures d'épreuve et des semaines de révision, les bacheliers se sont angoissés et défoulés sur les réseaux sociaux", écrit Laurent Gaudé. Il dit "comprendre cela très bien", mais avoir été "surpris de voir que, dans les jours qui ont suivi, bon nombre de sites médias annonçaient de façon tranchée et définitive que le mot 'tigre' désignait le fleuve et non le félin". Zéro pointé aux médias, en somme.
Cette affirmation a accru "le sentiment de déception chez les jeunes gens. C'est dommage, d'autant plus que c'est inexact", souligne l'écrivain de 42 ans. Il se félicite par ailleurs que des textes contemporains soient donnés au baccalauréat. "C'est une manière pour le pays, à travers l'Education nationale, de saluer la voix vivante de ses écrivains et je m'en réjouis profondément."
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