Baccalauréat : cette proposition de réforme est "un certificat de fin d'études plutôt qu'un passeport", selon l'UNL
La présidente de l'Union nationale lycéenne (UNL), Clara Jaboulay, a expliqué, mercredi sur franceinfo, qu'avec cette nouvelle version du baccalauréat proposée par Pierre Mathiot au ministère de l'Éducation nationale, son rôle était dévalorisé.
"Avec cette réforme, on dévalorise le rôle du baccalauréat en n'en faisant qu'un certificat de fin d'études plutôt qu'un passeport", a expliqué Clara Jaboulay, mercredi 24 janvier sur franceinfo. La présidente de l'Union nationale lycéenne (UNL) est revenue sur la nouvelle version du baccalauréat, proposée par l'ex-directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot, au ministre de l’Éducation nationale.
franceinfo : Êtes-vous d'accord sur le fait que le baccalauréat n'a plus de sens, plus d'utilité, qu'il est trop cher et trop compliqué à organiser ?
Clara Jaboulay : On a un accord sur le fait qu'il faut réformer le baccalauréat. La question du coût, on n'y accorde peu d'importance, parce que pour nous le baccalauréat est ce qui marque la fin du lycée. Cela doit être un passeport pour l'accès à l'enseignement supérieur et c'est en ça que le baccalauréat est important. Aujourd'hui, avec la réforme de l'accès à l'enseignement supérieur, on dévalorise encore plus le baccalauréat. D'un autre côté, on nous fait une réforme en disant qu'on veut renforcer son rôle. Le discours gouvernemental est donc paradoxal entre : "Je renforce le baccalauréat, mais mon accès à l'enseignement supérieur est mis en place avant même le passage des épreuves du baccalauréat."
Que dites-vous du "lycée à la carte" ?
Je suis d'accord pour dire que c'est un leurre qu'on propose aux lycéennes et lycéens. On voyait le changement du baccalauréat comme un changement de pédagogie. Aujourd'hui, on voit que ce n'est pas du tout le cas. C'est juste un changement des modalités de passage des épreuves. C'est cela que l'on regrette. Tous les lycées ne pourront pas proposer les mêmes enseignements pour des questions de moyens. Cela met en danger le caractère national et le fait qu'on ait une même offre d'enseignement sur le territoire.
Vous le voyez comment ce projet de baccalauréat ? Va-t-on vers une suppression de l'examen ?
Le gouvernement nous dit qu'il veut mieux adapter le lycée à l'université, c'est exactement ce qu'il est en train de faire. Avec cette réforme du baccalauréat, on supprime ce passeport à l'université. C'est à mettre en commun avec le plan étudiant de sélectionner les lycéennes et lycéens avant l'obtention du bac. Avec cette réforme, on dévalorise le rôle du baccalauréat en n'en faisant qu'un certificat de fin d'études plutôt qu'un passeport.
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