Association des paralysés de France : un constat accablant
Le plan vieillissement prévoit de nouvelles aides pour équiper les logements des personnes âgées.
Nouveau signal d'alarme de l'Association des paralysés de France Un constat accablant, malgré quelques progrès. Nous y reviendrons avec Virginie Fichet. Une de nos journalistes a passé une journée en fauteuil roulant à Paris. Un parcours du combattant malgré la bienveillance des passants.
Le fauteuil nous est prêté par une association. Une fois déplié, nous voilà partis pour quelques courses dans un quartier typiquement parisien, avec ses pavés, et ses trottoirs étroits. Pour nous accompagner, Claire, bénévole qui recense le niveau d'accessibilité des cafés et des magasins : nous sommes munis d'une caméra cachée.
Je vais essayer de retirer de l'argent.
Le distributeur a une hauteur comprise entre 90 cm et 1,30 m. Je peux donc y accéder depuis mon fauteuil.
Les commandes et les boutons ne sont pas trop hauts. Vous avez l'avantage d'avoir une très bonne mobilité dans les bras.
Direction la boulangerie où je vais enclencher ma caméra cachée. Comme invisible, je patiente de longues minutes, sans qu'il ne se passe rien. Un client me double, convaincu que je n'attends pas mon tour. Il va donc falloir que j'appelle depuis l'extérieur.
Excusez-moi.
On me servira sur le trottoir sans que je puisse accéder au présentoir. Quand je demande des explications à la boulangère, voilà sa réponse. Il y aura des inspecteurs qui viendront.
Vous ne pouvez pas m'en vouloir car c'est pour 2015 la loi.
En une journée, ces marches qui sont devant presque tous les pas de porte sont devenues mon cauchemar. Pourtant, il existe des amménagements très simples.
Ça peut être une planche, ça peut être une rampe pliable. Ça peut coûter jusqu'à 300 euros pour une rampe qui soutient les fauteuils.
Je vais essayer de prendre le métro, je souhaite me rendre à Bastille, je suis à Nation: 3 stations et aucun changement. Je suis immédiatement arrêtée par cet escalier.
Le seul ascenseur de la station Nation dessert le RER, ça ne m'aidera pas pour aller à Bastille. Il me reste le bus, seul moyen de transport équipé pour mon fauteuil.
Bonjour monsieur, je peux monter à l'arrière ? Merci.
Par chance, la plateforme fonctionne. Nous ne sommes pas aux heures de pointe, je peux prendre place avec l'aide des passagers. La mobilité, si difficile au cours de cette journée, devrait pourtant être l'affaire de tous. Au quotidien, cette question touche un tiers des Français.
Ça peut tous nous toucher: si on a une poussette, un fauteuil. Si on se casse la jambe parce qu'on a eu un accident. On peut l'être de façon temporaire.
Apres une journée en fauteuil, je retiendrai la bienveillance, le sourire des gens. Mais encore beaucoup trop d'endroits où je ne peux accéder.
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